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mardi 7 décembre 2010

Stupéfiant : Aisne tv change de banque !

Selon certaines rumeurs, non encore confirmées, un certain nombre de décideurs politiques du département, légèrement fatigués de servir régulièrement d'hommes sandwichs à la banque bien connue du monde agricole qui sponsorise depuis des années Aisne tv, auraient souhaité qu'Aisne tv change de sponsor. Verra-ton prochainement le Crédit Coopératif et la Banque Postale prendre le relai ? 
L'opportunité de l'ouverture d'une succursale du Crédit Coopératif, une des rares banques "éthiques" du paysage bancaire français, dans la ville du Familistère de Jean-Baptiste André Godin, est également évoquée. Ce serait une petite révolution quand on sait que cette banque éthique n'a actuellement qu'une seule agence en Picardie et le signe fort que l'utopie n'est pas seulement, à Guise, un objet de musée. L'âne vert s'associe bien volontiers à ces perspectives en espérant qu'il ne s'agit pas d'effets d'annonce.
Remarquons que nos informateurs n'ont pas, pour l'instant, souhaité s'exprimer officiellement sur le sujet.

Notons que ces informations de l'âne vert ne sont sponsorisées ni par le Crédit Coopératif, ni par la Banque Postale.
Pour le Crédit Coopératif notez que même en l'absence d'agence dans votre ville il est très facile d'y ouvrir un compte (lisez le message laissé par Colette à ce sujet)

mercredi 4 août 2010

C'est l'été, l'âne fait dans la presse "people" et vous dit tout sur Emmanuel Mousset

Un scoop : Emmanuel MOUSSET profite de ses vacances pour faire la vaisselle !
Bon c'est lui qui a choisi la photo. Compte tenu des ses ambitions j'aurais préféré vous le montrer à cheval sur le Pont-Neuf à côté d'Henri IV. C'est un ami et on pardonne tout (enfin presque) à un ami, y compris d'aimer montrer qu'il met trop de détergent quand il fait la vaisselle, et des gants de caoutchouc que je déteste dans ce genre de situation (mon côté claustro). Jaunes en plus ! visiblement il ne sait pas qu'il en existe aussi de couleur rose ou verte qui seraient quand même mieux assorties avec ses bigoudis (pardon, en fait il les a retirés pour la photo, je me demande s'il ne devrait pas changer d'attaché de presse)


L'histoire c'est qu'Emmanuel tient un blog depuis des années et que je me chamaille avec lui de temps en temps sur ce blog. Et ce matin qu'est-ce que je lis sur son blog ? Qu'il est un peu triste que la presse people de la région ne parle pas de lui pendant l'été... et il leur propose cette photo.
La veille j'ai écrit sur son blog, en conclusion d'un petit billet,  cette phrase dont je n'ai pas mesuré l'imprudence : "...Devenir documentariste de nos amitiés serait un bon antidote aux pestilences de l'air du temps." (en fait c'est un peu le programme de l'âne vert). Et ce matin, il me prend au mot en lançant cette bouteille à la mer. Donc je vais essayer de vous parler de lui, cette nuit peut-être, si je suis en forme (j'aime écrire au mitan de la nuit). En attendant vous pouvez aller le lire son blog :

http://laisneavecdsk.blogspot.com

Ah oui parcequ'il faut quand même que je vous dise (intitulé du blog oblige) que c'est un fan de DSK, personne n'est parfait et on pardonne beaucoup à ses amis. D'ailleurs si le peuple de gauche veut DSK je voterai aussi prochainement DSK (un peu comme les athées vont à la messe et je ne rate jamais ces messes là) bien que j'en pince plutôt pour un ticket Eva Joly- Martine Aubry, personne n'est parfait, et je ne m'exclus pas de ce constat. Alors peut-être à demain la suite.

Suite et fin...


Le point de départ de ce billet c’est quand même la photo, et finalement si j’écris aujourd’hui sur Emmanuel c’est que j’ai bien aimé cette photo décalée : Emmanuel que le genre facétieux effleure rarement, se lâche un peu, c’est le charme de l’été – saison que pourtant je n’aime guère – d’autoriser cette légèreté.  J’aime aussi l’intelligence du ou de la photographe qui a évité l’effet « yeux rouges » en décalant le cadre et en envoyant le flash sur le carrelage de la cuisine, ce qui vaut à Emmanuel de ne pas ressembler à un de ces martiens qui peuplent subrepticement nos albums de photo.  Et puis il a une bonne bouille, sur cette photo : il a laissé au vestiaire cette intranquilité et ces crispations que je lui vois si souvent dans les meetings. Comparez avec la photo qui est sur son blog et vous comprendrez le poids d’accablement (et souvent il y a de quoi), dont il se départit ici. D’ailleurs je serais lui je virerais la photo du blog et je mettrais à la place ce portrait. Si on compare les deux photos on aperçoit aussi qu’il a pris de la bouteille ce qui me fait espérer qu’il va finir par aimer les vins généreux et comprendre qu’un peu de rondeur peut le bonifier.  Peut-être bien que l’été il prend le temps de faire le marché pour d’autres plaisirs que de serrer des paluches et vérifier que ses confrères – amis et adversaires – occupent toujours le pavé.

Emmanuel je l’ai connu surtout dans les cafés philo qu’il anime souvent avec talent dans la région de Guise (et aussi dans tout le département si j’en crois les journaux) en alternance avec Jean-Paul Senellart, sous la houlette bienveillante de Lise, mère aubergiste et cuisinière infatigable de ces moment de grâce. Son goût des paradoxes et du genre pince sans rire donnent souvent de la légèreté à nos débats, autorisent la complexité et contribuent à déjouer les pièges narcissiques de l’auto-fiction. J’aime en lui le petit travailleur infatigable de l’éducation populaire, un genre dont l’âge d’or fut les années cinquante (ma jeunesse) et tombé presque complètement en déshérence (il y a quelques années une association thiérachienne dont c’est plus ou moins la mission envoyait les gosses de la région sur les plateaux de la télé-réalité-poubelle…). J’aime sa persévérance à tracer ce sillon tout en m’autorisant parfois quelques notes discordantes quand, sur son blog, je le sens dériver dans une tonalité, à mon goût (bien discutable) trop « père sévère ».

J’aime aussi son imprudence en un temps où l’esprit de précaution et la prudence matoise règnent presque sans partage. Son blog, où il écrit au jour le jour tout ce que l’actualité politique lui inspire, est un bon reflet de cette imprudence. Aucun de ses  pairs, confrères ou concurrents ne se risquent à une telle entreprise : ils savent que le silence est d’or. Bien qu’il s’en défende je crois qu’Emmanuel n’aime pas les ors de la République et qu’il n’a pas renoncé à bousculer le style des gouvernances qui obscurcissent l’avenir.  Les convictions que je partage le plus facilement avec lui sont que la professionnalisation des carrières politiques n’est pas garante d’un progrès de nos démocraties, et que le cumul des mandats est le terreau d’un néo-féodalisme électif en grande partie responsable de l’incrédulité croissante des citoyens dans l’idée même de bien public.

Emmanuel a l’ambition de fédérer une gauche élargie et renouvelée à Saint-Quentin et si vous lisez son blog vous comprendrez vite qu’il se verrait bien en premier magistrat de cette ville. Il faudrait sans doute une sorte de miracle pour qu’une telle chose advienne car il cumule les handicaps (et je crois qu’il le sait). Tout d’abord « il n’est pas d’ici » et dans une région où la gauche aime surfer sur le chauvinisme (combien de discours officiels en Thiérache commencent par le rituel « en Thiérache, on aime être chauvin ») son côté berrichon lui sera rappelé jusqu’à plus soif. Ensuite son ancrage politique dans la mouvance DSK n’est pas un atout dans une ville où le Parti Communiste a longtemps été dominant, même l’hypothèse d’une raz de marée DSK aux prochaines présidentielles ne lui sera pas forcément favorable, ses concurrents deviendront du jour au lendemain plus légitimistes que lui et œuvreront sans doute à lui barrer la route. D’autant que le processus de désignation des candidats aux élections locales est, dans son parti, logé à l’adresse des boutiques obscures. Particulièrement dans la fédération de l’Aisne où l’on s’est surpassé, aux dernières municipales, à Saint-Quentin, à Bohain, et à Guise (je connais mal le sud du département) dans des cooptations brutales et sans élégance, par quelques grands notables qui ont désigné, parfois sans vote ou simple débat avec les militants, les candidats qui convenaient à la préservation des équilibres de leurs détestations mutuelles.

Les autres handicaps que je lui vois sont plus intimes. Un maire de grande ville n’est pas seulement un animateur de la vie locale, il est aussi un aménageur et un urbaniste et sur ces sujets je trouve Emmanuel trop souvent muet sur son blog,  ce n’est pas un scoop car je le lui ai dit plusieurs fois . Ensuite chaque fois que je le vois à la campagne je suis stupéfait de sa phobie pour la nature, le jardinage, une simple prairie : il voit partout des serpents et des bestioles qui l’effraient. J’espère vaguement que c’est une mise en scène un peu provocatrice à mon égard, sans le croire tout à fait. Dans le même temps un maire est un chef d’orchestre donc j’espère qu’il saura fédérer d’autres talents que les siens propres. Cette phobie, chez lui, de la verdure n’est d’ailleurs peut-être qu’à mes yeux un handicap car en Picardie il faut bien reconnaître que les excès passés (et encore bien présents bien qu’en recul) de la grande culture en matière de saccage de l’environnement ont profondément marqué les esprits : combien de jardiniers amateurs et de services des espaces verts ne connaissent-ils, dans nos communes, comme seul impératif que l’idée obsessionnelle et mortifère de « faire propre » ?
Donc j’espère qu’il saura s’entourer de jardiniers qui aient un peu écouté les conseils d’Alain Baraton , le matin, sur France Inter, et lu Gilles Clément, par exemple. Et je lui conseillerais volontiers quelques lectures pour s’initier au charme à préserver du Marais d’Isles, dans sa bonne ville : de Julien Gracq par exemple « les eaux étroites » et « la forme d’une ville ». Et qu’il ne s’inquiète pas trop, je ne suis pas électeur à Saint-Quentin !

samedi 26 juin 2010

J'ai mal à France Inter

Oui depuis quelques jours j'ai mal à France Inter en entendant la nouvelle de l'éviction de Didier Porte et de Stéphane Guillon de l'antenne. France Inter, radio de service public pluraliste, c'est depuis bien longtemps ma radio du réveil. Et pas seulement du matin car j'aime aussi, à l'occasion, beaucoup d'autres émissions de l'antenne, "la prochaine fois je vous le chanterai", "l’Afrique enchantée", Interception, "Carnets de campagne", "Crumble", "Eclectique" et les voix de Pascale Clark, Rebecca Manzoni, Vincent Josse, Philippe Meyer, Noëlle Breham, Laure Adler, Philippe Meyer, Jérôme Garcin, Kriss et Claude Villers dont j'aimais tellement l'empathie joyeuse et facétieuse.
Certes je n'adhérais pas tous les jours aux contenus de l'humour des deux licenciés, il est arrivé qu'ils me fassent hurler, mais ils étaient le contrepoint bien nécessaire à la pesanteur des vérités officielles et que serait l'art de la caricature sans la liberté de forcer le trait ?

Ces évictions interviennent dans un contexte de crise de la presse écrite et de soumission croissante de tous les médias à des actionnaires que n'intéressent que les régies publicitaires, la proximité avec le pouvoir en place, et notre "temps de cerveau disponible" comme le disait l'inénarrable Mr Le Lay. Au fil des décennies nos gouvernants ont laissé se réduire comme une peau de chagrin les conquêtes en matière de liberté et d'indépendance de la presse du programme du CNR, à la Libération. En Picardie l'abandon du statut de coopérative ouvrière du journal le Courrier picard, dans l'indifférence générale, a été le dernier acte de la déshérence de ces conquêtes issues du temps de la résistance.
 
Chateaubriand qui défendit toujours, et souvent contre ses amis politiques, la liberté de la presse écrivait : "La presse est un élément jadis ignoré, une force autrefois inconnue, introduite maintenant dans le monde ; c'est la parole à l'état de foudre ; c'est l'électricité sociale. Pouvez vous faire qu'elle n'existe pas ? plus vous prétendez la comprimer, plus l'explosion sera violente". Il écrivait cela dans un siècle où les atteintes à la liberté de la presse faisaient se dresser les barricades dans Paris. Nous n'en sommes peut-être pas là mais c'est un signe d'affolement du pouvoir. Qu'il se soit trouvé comme allié, pour cette basse besogne, quelqu'un comme Philippe Val dont il m'est arrivé d'aimer les chroniques dans Charlie Hebdo ou sur l'antenne en lieu et place des deux humoristes licenciés, est particulièrement révoltant.