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jeudi 26 juin 2014

L'herbe, dans la revue Chimères (vient de paraître), l'âne vert s'y ébroue

 Couverture du N°82 de la revue Chimères (vient de paraître)
Un article de l'âne vert (Claude Harmelle) dans le numéro 82 de la revue Chimères (Editions ÉRÈS). Le titre est un ver de René Char : "Jadis, l'herbe était bonne aux fous et hostile au bourreau".
Beaucoup d'autres contributions à lire dans ce numéro de Chimères :
http://www.editions-eres.com/parutions/psychanalyse/chimeres/p3367-herbe-l-.htm
Et puis pour ceux (celles) qui seront à Paris le dimanche 29 juin (2014) une invitation :

La Rédaction de la revue Chimères et les éditions érès vous invitent
à la présentation du numéro 82 : 
L’herbe
coordonné par Anne Querrien, avec le concours de Marco Candore

Dimanche 29 Juin de 15h à 18h au Palais de la Porte dorée (Cité de l'immigration)
Salle du Forum ou dans le jardin selon la météo– Entrée libre
293 avenue Daumesnil Paris 12ème



dimanche 12 mai 2013

Fête du 1er Mai 2013 au Familistère Godin de Guise : extrait du spectacle des "Grandes personnes"



Dans le Jardin d'Agrément du Familistère Godin, un spectacle qui a captivé son public, "La ligne jaune" par la Compagnie "Les grandes personnes". Une histoire industrielle, celle de l'usine Renault de Cléon (en Normandie), racontée par ceux, ouvriers, syndicalistes, qui n'ont pas souvent la parole. Cette parole est portée ici, avec humour et truculence par la comédienne Raphaële Trugnan * qui fait vivre avec grand talent le dispositif scénique et le petit peuple des santons créés par ses associés des Grandes personnes. Le court extrait que je présente ici évoque, sans pathos, les évènements de mai 68 à Cléon. 
Pour en savoir plus sur la genèse de ce spectacle, l'ensemble des talents qui y ont contribué, et les programmations à venir :
http://www.lesgrandespersonnes.org/spip.php?article105

* Pauline de Coulhac et Christophe Evette (co-auteur du texte et co-metteur en scène du spectacle) assuraient la régie

mercredi 18 avril 2012

Thiérache : vers un bocage peau de chagrin ?

Que faire face à ce constat ? L'âne vert s'associe bien volontiers et co-signe la tribune libre qui suit
Vers un bocage peau de chagrin ?


Le bocage et ses haies vives qui est le paysage que nous aimons, façonné au fil des siècles par des générations d’herbagers producteurs de la merveille de Maroilles, le bocage thiérachien se réduit à vitesse accélérée, chacun le constate, et les chiffres des recensements de l’agriculture le confirment.
En dix ans la Thiérache a perdu près de 300 exploitations agricoles, pour l’essentiel des producteurs de lait. En vingt ans les surfaces de prairies herbagères ont reculé de plus de 53% dans l’Aisne, pendant que le nombre d’exploitations laitières chutait de 68% et que le cheptel de vaches laitières, malgré l’augmentation de la taille des troupeaux, reculait de 36%. C’est en Thiérache dont ce fut longtemps la spécialisation identitaire que ces reculs se sont faits pour l’essentiel.

A l’origine de ces bouleversements :
- très souvent le découragement des producteurs de lait dont la production n’est pas rémunérée à la hauteur du travail sans temps morts qu’elle exige
- la pression sur le foncier des filières agricoles plus rémunératrices sur le court terme, l’abandon des régulations de marché qui assuraient des prix planchers aux producteurs et rendaient possibles, en maîtrisant le foncier, des ambitions d’aménagement du territoire et de valorisation de nos paysages.
- l’insuffisance des aides publiques à développer, autour du lait et de l’industrie des produits laitiers, des labels de qualité et de terroir, des filières à haute valeur ajoutée, des circuits courts
- l’insuffisance encore de la reconnaissance publique de la contribution des herbagers, quand ils ne font pas de l’élevage en batterie, à la préservation de la biodiversité, à la protection des sols, au ralentissement du ruissellement des eaux dans les périodes de crue, à la préservation des zones humides, au développement de la filière bois pour le chauffage et la reconstitution des sols.

Si ces tendances lourdes se prolongent encore une ou deux décennies on peut craindre pour demain un bocage qui se réduirait aux vallées de nos rivières, à une étroite lisière des forêts du Nouvion et de Saint-Michel ; et une filière bois, dans le nord de l’Aisne, définitivement sinistrée. Bien entendu les subventions qui encouragent la plantation de haies sur le territoire sont un palliatif partiel, mais il ne sera jamais à la hauteur des dizaines d’hectares de prairie humides et de haies bocagères livrées aux labours chaque année depuis des décennies.

Pour relever tous ces défis, la vie politique de nos pays a besoin d’hommes et de femmes pour qui l’écologie ne soit pas une matière à option, claironnée le temps d’une campagne électorale, et vite rangée au rang des accessoires.
C’est pourquoi nous soutenons la candidature d’Eva Joly dont l’engagement, aux côtés de José Bové, est totale :
- pour une agriculture paysanne de qualité respectueuse de la biodiversité et protectrice des ressources si nécessaires à la vie que sont l’eau, les forêts, les zones humides, les zones de bocage, les insectes pollinisateurs
- pour des circuits courts à valeur ajoutée entre producteurs et consommateurs, pour l’approvisionnement en bio des cantines scolaires
- pour la promotion de labels de qualité et d’origine contrôlée assortis de cahier des charges transparents, pour une alimentation saine et une vigilance sans relâche sur les lobbys des grands groupes chimiques et semenciers (OGM, brevetage du vivant) dont les profits se font trop souvent au détriment de la santé publique.
- pour des pratiques d’élevage respectant l’animal et le consommateur et une reconversion progressive au bio des techniques culturales.
-pour une régulation internationale des prix agricoles garantissant une juste rémunération aux producteurs, pour une régulation du foncier agricole et une aide aux initiatives associatives favorisant l’installation de jeunes agriculteurs
- pour une équité et une solidarité territoriale garantes d’un accès aux services publics et de proximité dans les zones rurales délaissées.

Liste des 24 signataires, merci à eux :
 

Aurélien Wéry, des jeunes écologistes
Bertrand JEANDEL, EELV
Brigitte FOURNIE-TURQUIN, conseillère municipale à Laon
Christian SYLVESTRE. candidat Europe Ecologie les Verts dans la 3ème circonscription de l’Aisne
Claire JULLION, ardennaise bocagère
Claude HARMELLE, sociologue
Evangelia RALLI, Ribemont
François BRAILLON, paysan retraité
François TURQUIN,
François VATIN
François VEILLERETTE. conseiller régional Picardie
Gabrielle ELIAS, jardinière de Bohéries
Gérard BALITOUT, conseiller municipal délégué, Hirson
Jacques MAHIEUX, musicien rural
Jean-Jacques FIN, maraîcher bio à Laon
Jean-Marc KUPECKI, retraité
Jean-Paul MEURET, historien de la Thiérache, diplômé de l’EHESS
José MEURICE, maire adjoint de Watigny
Marie-Claude MALLEVERGNE
Marie-Françoise VERHOOG, chargée d’études en environnement
Marie-Reine DUFRETEL
Michèle CAHU, conseillère régionale Picardie
Nora AHMED-ALI, conseillère municipale à Saint-Quentin, secrétaire du GAL Nord de l’Aisne d’Europe Ecologie les Verts
Roel VERHOOG

mardi 3 mai 2011

Fête du 1er mai 2011 au Familistère Godin de Guise : deux moments d'éloquence sur l'obscénité du temps présent... et un moment de grâce

La Boétie et Michel Onfray étaient au programme de l'éloquence de Jean-Pierre Balligand pour un appel à l'insoumission qui résonnait comme un défi à l'obscénité de l'époque. Les comédiens de la Compagnie "Ici même" ont du se réjouir que cet appel vibrant n'ait pas été prononcé devant le public nombreux des festivités de l'après-midi mais devant le public plus restreint de l'inauguration, à une heure où les notables, qui savent "ce que parler veut dire" , sont plus nombreux dans l'assistance que les simples citoyens. En effet leur théâtre de l'invisible qui colle avec tant de pertinence aux oppressions du moment aurait pu les exposer à des malentendus cognitifs. Personnellement, par exemple, j'ai été un moment tenté, hypnotisé que j'étais par le réalisme de leurs arguments,  de taguer la maison modèle dont ils vantaient les mérites et été aussi quelque peu surpris et indigné de la curiosité presque polie avec laquelle le public semblait accueillir leur éloge d'un monde "enfin sans domicile fixe" et voué à un habitat aussi "innovant" qu'étriqué (5 m2 au sol pour un "quatre pièces" pour célibataire nomade !)

Devant les hautes façades du pavillon central du Familistère, une danseuse de la Compagnie Retouramont (direction Fabrice Guillot),dont j'aurais aimé vous dire le nom (introuvable sur les sites du Familistère et de la Cie) tisse les fils de nos rêves d'utopie avec une grâce et une légéreté qui défie les lois de nos pesanteurs :


Si j'en trouve le temps je mettrai un petit film plus développé sur le travail remarquable de la Compagnie "Ici même" lors de ce premier mai 2011.
Pour en savoir plus sur ces deux Compagnies :
http://www.icimeme.info/

http://www.retouramont.com/

jeudi 24 mars 2011

Une bataille duraille en gare de Saint-Quentin : quelques nouvelles du front archéologique et des problèmes du temps présent sur la ligne Sncf Paris-Maubeuge. Un reportage signé Fantasio et Gaston Lagaffe !

Il n’a sans doute pas échappé aux usagers de la gare de Saint-Quentin qu’un vaste chantier archéologique est en cours dans le périmètre des abords (jardins et parkings) de cette gare. Ce chantier est lui-même un préalable au réaménagement des espaces de stationnement dont la configuration actuelle, même si elle n’est pas luxueuse, rend de grands et peu onéreux services aux centaines de citoyens clients du ferroviaire qui, bon an, mal an, y trouvent un stationnement bien commode, particulièrement les années où Madame Chirac se dispense d’y localiser son dispositif de collecte des pièces jaunes. Je parle ici des citoyens qui n’ont pas d’autre choix que d’y venir en voiture car c’est par milliers qu’il faut compter ses usagers quotidiens si l’on inclut ceux qui, proximité aidant, y viennent à pied, ou ont la possibilité de s’y faire déposer par des services privés ou publics, notamment par le réseau de bus de l’agglomération (ne parlons pas des bus départementaux de la RTA dont l’interconnexion avec le ferroviaire est nulle).

Renseignement pris auprès des autorités municipales il ne semble pas qu’une concertation soit prévue avec les usagers forts nombreux de cette gare. Un démenti serait bien entendu le bienvenu mais dans l’attente il ne me semble pas inutile d’éclairer certains aspects de ce dossier.

Et tout d’abord éclairer les autorités sur les inquiétudes que ne manquent pas de susciter l’ouverture de ce chantier. La principale, à écouter mes voisins de voyage, tient bien entendu à l’état de déshérence croissant de la desserte Paris-Maubeuge où la qualité comme la régularité de la desserte est de plus en plus problématique (je reviendrai prochainement sur ce problème dans un autre billet). Le mot « archéologie » accolé à la gare de Saint-Quentin suscite en effet la question de savoir si ce n’est pas l’ensemble de l’espace ferroviaire de cette ligne qui serait désormais voué, par les autorités, à une entrée définitive dans une sorte de seconde vie purement muséographique.

Il est certain que des trains immobilisés, livrés à l’admiration d’un public curieux de touristes et de promeneurs, coûteraient moins cher en frais de maintenance et de personnel que des trains qui roulent mais qu’en penseront les quelques 1300 habitants de l’agglomération de Saint-Quentin qui chaque jour vont travailler en Ile-de-France (tous il est vrai n’y vont pas en train mais ils sont plusieurs centaines à le faire) ? Qu’en penseraient les si nombreux (et en nombre croissant) voyageurs qui empruntent les nouveaux TER si confortables vers Amiens, Reims, Lille, Cambrai.. ?

Ces inquiétudes tiennent pour partie aux précédents que nous avons en mémoire : la ligne Saint-Quentin-Guise abandonnée dans un passé pas si ancien, la ligne Guise-Busigny dont l’infrastructure préservée (bien que non exploitée mais en attente de réaffectations possibles dans l’espace public) a récemment été cédée à des intérêts mercantiles sans débat public, la gare de Jeumont devenue fantôme de ce qu’elle avait été quand Maubeuge est devenu le terme d’un véritable cul-de-sac ferroviaire (envolés les Paris-Bruxelles, Paris-Liège, Paris-Amsterdam, Paris-Berlin, Paris-Copenhague, Paris-Moscou qui circulaient encore à Saint-Quentin quand je suis arrivé en Thiérache il y a dix sept ans). Désormais pour un trajet Saint-Quentin Charleroi ou Mons, la Sncf vous conseille d’aller prendre le Thalys à Paris ou à Lille ! Il est bien paradoxal qu’au moment où l’Europe « s’ouvre » on ferme nos routes ferroviaires pour assurer un rabattement et une rentabilisation quelque peu « forcée » sur le Thalys ! Cela ne fait pas que des heureux, à ce que je sais, à Charleroi, à Namur, à Liège où la qualité de l’offre ferroviaire vers Paris s’est dégradée). 

La faiblesse de la concertation sur cette ligne explique aussi ces inquiétudes. Le « comité de ligne Paris-Saint-Quentin » qui est censé être le lieu de cette concertation ne s’est pas réuni depuis deux ans (si j’en crois les comptes-rendus publiés sur le site du Conseil Régional).  Ensuite l’objet même de ce « comité de ligne » où Maubeuge, Le Cateau et Cambrai sont oubliés fait craindre que le cul-de-sac, à terme rapproché, se referme sur Saint-Quentin et nous coupe définitivement de nos voisins du Nord, comme il a été fait précédemment pour les wallons. Les arrêts du week-en au Cateau, par exemple, si essentiels au public du Musée Matisse comme aux habitants de cette ville, sont menacés à l'horizon de fin 2011. Ces faiblesses de la concertation tiennent aussi, il faut l’avouer, à la faiblesse de la mobilisation des usagers où se comptent plus de râleurs que de personnes prêtes à s’engager dans des associations d’usagers. Notons toutefois que ces associations ne mettent pas un grand zèle à se faire connaître des clients de cette ligne dans le même temps que l’inter-régional, comme le transfrontalier (avec lequel nous avons une proximité culturelle si forte), restent pour l’essentiel, en matière de coopération sur les transports publics, hors de la vue et de la voix des simples citoyens.

Mais revenons à l’archéologie dans les entours de la gare de Saint-Quentin car elle mérite aussi un regard positif, au delà des inquiétudes bien légitimes (comment sera gérée la transition pour le stationnement, quelles sont les finalités des travaux prévus ?), tant est riche l’histoire du site. C’est pourquoi je livre à mes lecteurs un petit dossier iconographique qui illustre ce que je sais de ce passé.

Et tout d’abord bien sûr, ce dessin, si magnifiquement illustratif des qualités architecturales de cette gare, unique témoin du reportage que firent Fantasio et Gaston (et l’ami Franquin) à l’occasion d’un voyage ministériel des années 60, lequel serait aujourd’hui oublié de tous sans le zèle de ces journalistes facétieux… Les archéologues remarqueront je l’espère que Gaston, à cette occasion, égara divers objets sur le parking de la gare. Tous les amis de Franquin, dont je suis, dresseront des palmes de reconnaissance à leurs travaux s’ils parvenaient à en retrouver quelques uns au cours des fouilles à venir. Leurs recherches permettront peut-être aussi de déterminer pour quelles raisons le si magnifique buffet art-déco de cette gare reste sans affectation depuis plus de 10 ans ?

Autre objet qui méritera je l’espère l’attention des archéologues : la trace toujours visible dans le pavage de la cour de la gare, de l’ancienne ligne de tram qui la desservait jusqu’à une époque indéterminée. Est-il permis d’espérer que la valorisation de ces vestiges archéologiques fera grandir en Vermandois le désir d’une résurrection, autre que muséographique, du tram à Saint-Quentin ?

Les archéologues ne manqueront pas aussi de traquer les vestiges d’une occupation moins éphémère du site de la gare (et de ses parcs à voitures) par l’ancienne Abbaye bénédictine  de Saint-Quentin-en-Isle. Disparue au milieu du 19 ème siècle pour des raisons sans doute autres que ferroviaires, cette abbaye a occupé le site, en créant l’étang en amont à des fins de pisciculture, de façon continue depuis l’an 963. Je vous en livre une vue dressée sans doute à l’époque du Consulat ou de l’Empire. On y voit l’abbaye alors transformée (depuis la période révolutionnaire) en « blanchisserie », terme à ne pas entendre au sens moderne mais comme entreprise de blanchiment (et sans doute de cardage) des draperies les plus fines produites par la ville, notamment les linons.

On peut encore apercevoir cette abbaye sur cet extrait d’une vue du siège de Saint-Quentin en 1557 (source : Cosmographie de Sebastian Munster , fin 16°). Sur cette vue le nord est grosso modo vers la droite. On aperçoit l’abbaye à proximité d’un pont sur la Somme, légèrement à gauche des remparts de la ville sur la gravure. Une partie de l’artillerie de l’armée de Charles-Quint campe sur son territoire. Les historiens disent que l’âpreté de la défense de la ville par ses habitants et les troupes qui parvinrent à renforcer sa défense, contribua à décourager les espagnols de s’avancer plus avant vers Paris.

Espérons qu’il ne faudra pas user d’arguments aussi extrêmes pour obtenir que le réaménagement en cours de cet espace ne se fasse sans concertation avec des usagers qui me semblent en droit d’attendre qu’ils ne compliquent pas trop une vie quotidienne déjà largement dévorée par le temps de transport et ses aléas.

Les abords de la gare routière, notamment les quais dévolus aux bus de la RTA, devraient aussi susciter l’intérêt des archéologues, notamment en raison d’une signalétique et d’aménagements franchement d’un autre âge. Il n’est pas rare non plus d’y rencontrer, (comme d’ailleurs un peu partout dans les abri bus de la RTA) des horaires affichés datant parfois de temps immémoriaux. L’interconnexion avec les horaires des trains Sncf, n’y est plus qu’un lointain souvenir.  Sur la ligne vers Guise par la vallée de l’Oise (desserte qui un temps fut promise en remplacement de la desserte ferroviaire) certains habitants et usagers se souviennent qu’une telle interconnexion fut autrefois d’usage. Nostalgie de chaumières dans un temps où le pétrole et l’essence se raréfient et se renchérissent sans doute durablement ?

 Enfin un petit post-scriptum à l'usage des archéologues qui feront les fouilles : j'espère que pour votre confort votre chantier sera équipé de cabanes de chantier bien équipées car les toilettes de la gare sont fermées un jour sur deux (c'est une moyenne plutôt optimiste). Enfin si vous devez aller à Paris, songez aussi à "prendre vos précautions" car dans les trains corail de la ligne, le remplisssage des chasses d'eau des toilettes a souvent été oublié.

dimanche 13 mars 2011

Printemps des poètes 2011 à Guise le 12 mars. Manuel Caré vous conte, à dos d'éléphant, un rhinocéros et un singe capucin

Je dois confesser qu'en écoutant Manuel évoquer sa rencontre avec un rhinocéros népalais, hier après midi à Guise, dans le cadre du Printemps des Poètes 2011, je me suis demandé s'il n'avait pas fumé quelques feuilles de ce chanvre dont on dit qu'il se fait commerce à Katmandou. Les poèmes qu'il nous a lus sont en effet tirés d'un livre de poésie "Loin de Katmandou", qu'il a publié l'an passé, retour du Népal. Manuel, je l'espère, me le pardonnera, ces soupçons étaient infondés et tenaient à mes lacunes en matière de zoologie. J'étais persuadé, pour des raisons de cancritude avérée, que le rhinocéros était un animal purement africain et je fus bien surpris de cette rencontre poétique avec un rhinocéros népalais. Un petit voyage sur Wikipédia m'a vite mis le nez sur l'étendue mon ignorance. Non seulement un cousin du rhinocéros africain gambade en Inde et au Népal mais de surcroît il est moins menacé que ses cousins africains. Par chance il semble doté d"une seule corne au demeurant moins volumineuses que celles du rhinocéros blanc d'Afrique. Ce qui lui vaut de moins attirer la convoitise des braconniers qui sont au service des vieux chinois libidineux (principale clientèle de la poudre de corne de rhino comme on sait).

Cette méprise est d'autant plus ridicule que mes lecteurs se souviendront peut-être que j'ai rencontré un rhinocéros à Vervins au printemps de l'année passée (voir mon billet "le rhino c'est rosse"). Personne donc n'aurait du être mieux averti que moi de l'aptitude au voyage de cette espèce animale. J'en profite pour remercier le lecteur qui m'a signalé récemment que le rhinocéros de Vervins pâture désormais au centre du grand rond-point sud de cette bonne ville. Rappelez vous que c'était une suggestion de l'âne vert. Entre herbivores nous avons l'oeil et parfois bon conseil sur les pâturages qui peuvent convenir à nos congénères.

Mais assez parlé, écoutez cette rencontre avec un singe-pèlerin et quelques mammifères omnivores dont Manuel Caré tire si belle sagesse et plaisir des mots.
Pour ceux qui rechercheraient le livre de Manuel Caré j'indique une piste pour le trouver : le blog de "l'entente du gué de l'Oise" qui a pris l'initiative de cette rencontre poétique :
http://kesskinne.over-blog.com

lundi 7 mars 2011

Discours de José Bové à Doue, Seine-et-Marne, le 5 mars 2011, à la manifestation contre l'exploration des gaz et pétroles de schiste par fracturation hydraulique. Collectif Carmen

Manifestation joyeuse et combattive à Doue le samedi 5 mars, au lieu même où la société Toreador veut procéder en avril à un premier forage d'exploration par fracturation hydraulique. Le collectif Carmen, né à Château-Thierry le 8 février, au cœur d'un vaste périmètre d'exploration accordé par JL Borloo sur les territoires de l'Aisne et de la Seine-et-Marne (avec des ambitions affichées d'extension à la Marne, à  l'Oise et à une bonne partie du bassin parisien (bassin versant de la Seine et de l'Oise), était présent. Malgré les barrages dissuasifs établis par la gendarmerie tout autour de Doue, nous étions très nombreux, sans doute plus de 2000 personnes, Eva Joly en était ainsi que beaucoup d'élus de Seine-et-Marne et du Sud de l'Aisne. Des membres du collectif sud (Drôme, Ardèche, Aveyron, Lot..) étaient présents en nombre. J'ai filmé pour vous le discours de José Bové, je mettrai bientôt en ligne un reportage plus complet, ce n'est qu'un début... José Bové parle :

lundi 14 février 2011

Collectif Carmen contre Toreador, gaz et pétrole de schiste : un collectif citoyen est né le 8 Février à Château Thierry



Vous pouvez librement intégrer ce ciné-tract et les autres films que j'ai mis sur YouTube en y ajoutant des liens de documentation ou d'info sur les prochains rendez-vous.

Tous les films sur la réunion de Château-Thierry sont disponibles sur ce blog ou sur YouTube :
1- Introduction par Dominique Jourdain (le film est intégré au reportage précédent, ou cliquez ici)

2 - Exposé d'Eric Delhaye : cliquez ici

3 - Exposé de François Veillerette : cliquez ici

4 - Le débat : cliquez ici

N'oubliez pas le prochain rendez-vous à Doue (Seine-et-Marne) début mars 

et pour vous tenir au courant de l'actualité: 
http://www.deleaudanslegaz.com

vendredi 11 février 2011

Bientôt le gaz de schistes dans l'eau de vos robinets ? Une coordination de résistance est née cette semaine à Château-Thierry

Tous ceux qui ont vu dans « Gasland », le film, l’image de l’eau du robinet qui s’enflamme dans une maison d’une région des Etats-Unis où les forages de gaz de schistes sont en production à une échelle industrielle ne seront sans doute pas rassurés par l’arrivée en France, et de façon imminente dans le sud de l’Aisne et dans l’Oise, de cette nouvelle technologie d’extraction du gaz et du pétrole, et par l’opacité dont les plus hautes autorités de l’Etat ont entouré ce dossier. 
 Quand l'eau du robinet s'enflamme (Gasland)

Donc la France a découvert  cet hiver que le Ministère de l’Environnement avait signé des autorisations de recherche (qui valent autorisation d’exploitation si bonne fortune) dans plusieurs régions françaises : la bordure sud-est du Massif-Central (du Lot au Larzac), la vallée du Rhône, une bonne partie du nord-est du bassin parisien (soit le bassin versant de la Seine), et que des monceaux de périmètres de recherche (sur des dizaines de milliers de km2) étaient à l’instruction.

La technique de ces surprises citoyennes est bien rodée : affichage minimum des autorisations préfectorales sur les panneaux des mairie, le mois d’août étant recommandé pour les sujets qui peuvent brouiller les autorités avec les lobbyistes des sociétés qui partent à l’assaut de nouveaux eldorados. C’est ce qui a été fait cet été, nous a dit le maire de la commune de Doue (Seine et Marne, à quelques encablures de l’Aisne), où les premiers forages semblent imminents. Quelques élus et journalistes, José Bové et ses amis du Larzac, ont commencé à sonner l’alarme à la fin de l’automne.

Mes longues oreilles ont perçu d’abord faiblement ces petites musiques discordantes et l’annonce d’une réunion sur le sujet à Château-Thierry le 8 février n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. N’étant ni géologue, ni scientifique j’étais néanmoins curieux d’en savoir plus, je suis allé à cette réunion et, pour votre édification, je l’ai filmée.

Et je n’ai pas été déçu par la qualité de l’information qui a été délivrée à cette occasion. Merci donc à Dominique Jourdain, Eric Delhaye et François Veillerette d’avoir, avec leurs amis, pris cette initiative. L’affluence était d’ailleurs à la hauteur de leur ambition, à tel point qu’une partie des invités n’a pu suivre et participer au débat que dans le froid, derrière les fenêtres (ouvertes car on suffoquait dans la salle) de la salle de réunion.

Je fais juste un petit résumé, après la fenêtre du film, de ce dont il s’agit pour ceux qui n’auront pas le temps ou les moyens (bas débit aidant) de regarder les films (j’en mets un en ligne aujourd’hui, les 3 autres suivront dans les jours qui viennent à un rytme que j'espère quotidien) qui détaillent les enjeux mieux que je ne saurais le faire. Je n'annoncerai pas forcément les 3 films suivants (exposés d'Eric Delhaye et François Veillerette, extrait des débats qui ont suivi) sur le blog. Vous pourrez aller les regarder directement sur YouTube en cliquant sur le lien suivant (la chaîne de l'âne vert) :
Ajouté samedi 12 février : le deuxième (Eric Delhaye) et le troisième film (François Villerette) sont visibles sur la chaîne de l'âne vert :
Ajouté dimanche 13 février : des extraits du débat et la naissance des collectifs "Carmen" (Toréador - c'est le nom de la société pétrolière - prend garde à toi ! )   sont visibles sur la chaîne vidéo de l'âne vert



D’abord la technologie de ces forages : il s’agit d’aller chercher dans des couches très profondes, à plusieurs kilomètres de profondeur, des gaz, huiles et pétroles enfermés dans des roches faiblement poreuses (schistes et argiles disent les géologues). On creuse des puits verticaux, puis des puits horizontaux de quelques centaines de mètre. Pour libérer le gaz ou les huiles il faut fissurer ces roches, le résultat est obtenu par une technique qui consiste à injecter des quantités énormes d’eau à haute pression et d’additifs chimiques. Contrairement aux forages pétroliers ou gaziers « classiques » (qui ne sont pas non plus sans danger quand les Thénardiers sont aux commandes de la technique) où les puits sont distants de plusieurs kilomètres, les forages avec cette technique sont un maillage très serré de puits presque mitoyens car les puits horizontaux ne peuvent drainer que quelques centaines de mètres de longueur et une faible largeur. Cette densité est le premier problème mis en évidence par les études américaines : un saccage des paysages très impressionnant, un champ de bataille qui ressemble aux lignes de front de 14-18 avec son cortège de logistique routière (des norias de poids lourds) et de bassins de décantation pour les eaux usées au devenir imprévisible.

Cette technique a été validée aux Etats-Unis, à peu près sans étude sérieuse d’impact sur l’environnement, à l’époque où le tandem Bush-Cheney, très lié au  lobby et aux intérêts pétroliers étaient aux commandes à  la Maison Blanche. On se souvient du genre d’expertise que cette équipe nous a servi pour justifier la deuxième guerre d’Irak et cela ne rassure pas. Cette technique a été déployée de façon très rapide aux Etats-Unis. L’expertise par les chercheurs, universitaires et écologistes américains (et canadiens) sur le bilan environnemental est donc récente, elle est d’ailleurs à peu près la seule disponible, et le tableau qu’elle dresse ne manque pas d’inquiéter et mériterait que les scientifiques comme les citoyens ne soient pas tenus à l’écart de ces enjeux. D’autant que le démarrage de cette technique en France semble s’opérer dans une ambiance d’affairisme et de concubinage avec le pouvoir en place qui ressemble furieusement à son acte de naissance outre-atlantique (un frère de Balkany est par exemple un des actionnaires important de la société qui a emporté le permis de forage dit de « Château-Thierry. Cette société s’appelle « Toréador », comme pour nous prévenir du destin qu’elle promet à ceux qui seront dans l’arène, elle a d’ailleurs un site qui documente ses techniques et ses ambitions).

 Car il y a à voir contrairement au « circulez y a rien à voir » que distillent les lobbyistes du secteur. En dehors des aspects paysagers déjà évoqués, il apparaît que l’étanchéité de ces forages par rapport aux nappes phréatiques est douteuse, il n’est pas rare que la fracturation provoque des remontées de gaz ou d’eau sous-pression (avec leurs additifs chimiques) dans les couches supérieures (le robinet où l’eau peut s’enflammer est parlant). La moitié des additifs employés n’est pas connu car il relèverait pour une partie des acteurs du secret industriel. Ceux qui sont connus sont pour une large part dangereux pour la santé humaine comme pour l’environnement. L’épuration des quantités considérables d’eau usées n’est pas maîtrisée. C’est donc la ressource en eau qui est menacée par cette technologie et le débat est désormais sur la place publique aux Etats-Unis et au Canada. De grandes agglomérations comme New-York sont actuellement en train de prendre des mesures d’interdiction sur des périmètres étendus pour protéger les nappes qui assurent l’alimentation en eau de leurs citoyens. L'impact négatif sur le climat est aussi à prendre en compte : cette technologie va prolonger la durée de vie des énergies fossiles non renouvelables et retarder la recherche développement sur les énergies non carbonées. Des inquiétudes se font jour aussi sur le réveil possible de bactéries très anciennes enfermées dans ces couches géologiques très profondes.

Voilà à grand traits ce que j’ai retenu des exposés que j’ai entendus mardi à Château-Thierry. Une coordination de lutte pour exiger un débat citoyen s’est esquissée ce jour là. Coordination départementale, régionale, inter-régionale, sans exclusive politique, philosophique, géographique, administrative, c’est un combat sans frontières et le pluralisme des participants à la réunion semblait indiquer que le pari d’un réveil citoyen sur ce dossier est à portée. Le Conseil Régional de Picardie a récemment voté (à l’unanimité ce me semble mais je n’en suis pas sûr) le principe d’une demande de moratoire. Le ministère a suspendu provisoirement les dossiers d’autorisation en cours d’instruction sans annuler les permis déjà accordés. Il n’y aura pas de vrai débat sans une forte mobilisation citoyenne car en dernière instance l’Etat est seul maître d’œuvre, comme propriétaire du sous-sol, sur ces dossiers.  

Si vous voulez en savoir plus vous trouverez des informations plus détaillées sur les sites de Cap21 ou d’Europe Ecologie mais on peut espérer qu’ils seront largement relayés par d’autres sources dans un avenir proche. Un des prochains rendez-vous pourrait être, début mars, à Doue, en Seine-et-Marne, où le démarrage des premiers forages semble imminent. Le site internet de la commune relayera sans doute l’information (son maire était présent mardi) comme les sites déjà cités. Je m’en ferai également l’écho si nécessaire.

jeudi 21 octobre 2010

A Guise, ville du Familistère Godin, manifestation du 19 octobre pour les retraites


Manifestation du 19 octobre, à l'initiative des syndicats de métallos en grève de la ville de Guise (Godin, Majencia) contre la réforme des retraites promue, sans négociation ni concertation, par le gouvernement Sarkozy. La manifestation qui salue au passage Jean-Baptiste André Godin et son utopie, est rejointe par une partie des lycéens et des habitants de la ville. 500 manifestants c'est du jamais vu, de mémoire d'homme (et de femme), dans cette ville de 6000 habitants, depuis 1968. Le reportage photographique est de Michel Mahieux. La bande son, "la grève de l'orchestre" par l'orchestre de Ray Ventura et ses collégiens,  est empruntée à un CD de chansons de l'époque du Front Populaire édité par Frémeaux & associés. Je vous recommande ces deux CD, un régal de bonne humeur pour l'oreille ! Et c'est un éditeur qui fait un travail magnifique.

mercredi 4 août 2010

C'est l'été, l'âne fait dans la presse "people" et vous dit tout sur Emmanuel Mousset

Un scoop : Emmanuel MOUSSET profite de ses vacances pour faire la vaisselle !
Bon c'est lui qui a choisi la photo. Compte tenu des ses ambitions j'aurais préféré vous le montrer à cheval sur le Pont-Neuf à côté d'Henri IV. C'est un ami et on pardonne tout (enfin presque) à un ami, y compris d'aimer montrer qu'il met trop de détergent quand il fait la vaisselle, et des gants de caoutchouc que je déteste dans ce genre de situation (mon côté claustro). Jaunes en plus ! visiblement il ne sait pas qu'il en existe aussi de couleur rose ou verte qui seraient quand même mieux assorties avec ses bigoudis (pardon, en fait il les a retirés pour la photo, je me demande s'il ne devrait pas changer d'attaché de presse)


L'histoire c'est qu'Emmanuel tient un blog depuis des années et que je me chamaille avec lui de temps en temps sur ce blog. Et ce matin qu'est-ce que je lis sur son blog ? Qu'il est un peu triste que la presse people de la région ne parle pas de lui pendant l'été... et il leur propose cette photo.
La veille j'ai écrit sur son blog, en conclusion d'un petit billet,  cette phrase dont je n'ai pas mesuré l'imprudence : "...Devenir documentariste de nos amitiés serait un bon antidote aux pestilences de l'air du temps." (en fait c'est un peu le programme de l'âne vert). Et ce matin, il me prend au mot en lançant cette bouteille à la mer. Donc je vais essayer de vous parler de lui, cette nuit peut-être, si je suis en forme (j'aime écrire au mitan de la nuit). En attendant vous pouvez aller le lire son blog :

http://laisneavecdsk.blogspot.com

Ah oui parcequ'il faut quand même que je vous dise (intitulé du blog oblige) que c'est un fan de DSK, personne n'est parfait et on pardonne beaucoup à ses amis. D'ailleurs si le peuple de gauche veut DSK je voterai aussi prochainement DSK (un peu comme les athées vont à la messe et je ne rate jamais ces messes là) bien que j'en pince plutôt pour un ticket Eva Joly- Martine Aubry, personne n'est parfait, et je ne m'exclus pas de ce constat. Alors peut-être à demain la suite.

Suite et fin...


Le point de départ de ce billet c’est quand même la photo, et finalement si j’écris aujourd’hui sur Emmanuel c’est que j’ai bien aimé cette photo décalée : Emmanuel que le genre facétieux effleure rarement, se lâche un peu, c’est le charme de l’été – saison que pourtant je n’aime guère – d’autoriser cette légèreté.  J’aime aussi l’intelligence du ou de la photographe qui a évité l’effet « yeux rouges » en décalant le cadre et en envoyant le flash sur le carrelage de la cuisine, ce qui vaut à Emmanuel de ne pas ressembler à un de ces martiens qui peuplent subrepticement nos albums de photo.  Et puis il a une bonne bouille, sur cette photo : il a laissé au vestiaire cette intranquilité et ces crispations que je lui vois si souvent dans les meetings. Comparez avec la photo qui est sur son blog et vous comprendrez le poids d’accablement (et souvent il y a de quoi), dont il se départit ici. D’ailleurs je serais lui je virerais la photo du blog et je mettrais à la place ce portrait. Si on compare les deux photos on aperçoit aussi qu’il a pris de la bouteille ce qui me fait espérer qu’il va finir par aimer les vins généreux et comprendre qu’un peu de rondeur peut le bonifier.  Peut-être bien que l’été il prend le temps de faire le marché pour d’autres plaisirs que de serrer des paluches et vérifier que ses confrères – amis et adversaires – occupent toujours le pavé.

Emmanuel je l’ai connu surtout dans les cafés philo qu’il anime souvent avec talent dans la région de Guise (et aussi dans tout le département si j’en crois les journaux) en alternance avec Jean-Paul Senellart, sous la houlette bienveillante de Lise, mère aubergiste et cuisinière infatigable de ces moment de grâce. Son goût des paradoxes et du genre pince sans rire donnent souvent de la légèreté à nos débats, autorisent la complexité et contribuent à déjouer les pièges narcissiques de l’auto-fiction. J’aime en lui le petit travailleur infatigable de l’éducation populaire, un genre dont l’âge d’or fut les années cinquante (ma jeunesse) et tombé presque complètement en déshérence (il y a quelques années une association thiérachienne dont c’est plus ou moins la mission envoyait les gosses de la région sur les plateaux de la télé-réalité-poubelle…). J’aime sa persévérance à tracer ce sillon tout en m’autorisant parfois quelques notes discordantes quand, sur son blog, je le sens dériver dans une tonalité, à mon goût (bien discutable) trop « père sévère ».

J’aime aussi son imprudence en un temps où l’esprit de précaution et la prudence matoise règnent presque sans partage. Son blog, où il écrit au jour le jour tout ce que l’actualité politique lui inspire, est un bon reflet de cette imprudence. Aucun de ses  pairs, confrères ou concurrents ne se risquent à une telle entreprise : ils savent que le silence est d’or. Bien qu’il s’en défende je crois qu’Emmanuel n’aime pas les ors de la République et qu’il n’a pas renoncé à bousculer le style des gouvernances qui obscurcissent l’avenir.  Les convictions que je partage le plus facilement avec lui sont que la professionnalisation des carrières politiques n’est pas garante d’un progrès de nos démocraties, et que le cumul des mandats est le terreau d’un néo-féodalisme électif en grande partie responsable de l’incrédulité croissante des citoyens dans l’idée même de bien public.

Emmanuel a l’ambition de fédérer une gauche élargie et renouvelée à Saint-Quentin et si vous lisez son blog vous comprendrez vite qu’il se verrait bien en premier magistrat de cette ville. Il faudrait sans doute une sorte de miracle pour qu’une telle chose advienne car il cumule les handicaps (et je crois qu’il le sait). Tout d’abord « il n’est pas d’ici » et dans une région où la gauche aime surfer sur le chauvinisme (combien de discours officiels en Thiérache commencent par le rituel « en Thiérache, on aime être chauvin ») son côté berrichon lui sera rappelé jusqu’à plus soif. Ensuite son ancrage politique dans la mouvance DSK n’est pas un atout dans une ville où le Parti Communiste a longtemps été dominant, même l’hypothèse d’une raz de marée DSK aux prochaines présidentielles ne lui sera pas forcément favorable, ses concurrents deviendront du jour au lendemain plus légitimistes que lui et œuvreront sans doute à lui barrer la route. D’autant que le processus de désignation des candidats aux élections locales est, dans son parti, logé à l’adresse des boutiques obscures. Particulièrement dans la fédération de l’Aisne où l’on s’est surpassé, aux dernières municipales, à Saint-Quentin, à Bohain, et à Guise (je connais mal le sud du département) dans des cooptations brutales et sans élégance, par quelques grands notables qui ont désigné, parfois sans vote ou simple débat avec les militants, les candidats qui convenaient à la préservation des équilibres de leurs détestations mutuelles.

Les autres handicaps que je lui vois sont plus intimes. Un maire de grande ville n’est pas seulement un animateur de la vie locale, il est aussi un aménageur et un urbaniste et sur ces sujets je trouve Emmanuel trop souvent muet sur son blog,  ce n’est pas un scoop car je le lui ai dit plusieurs fois . Ensuite chaque fois que je le vois à la campagne je suis stupéfait de sa phobie pour la nature, le jardinage, une simple prairie : il voit partout des serpents et des bestioles qui l’effraient. J’espère vaguement que c’est une mise en scène un peu provocatrice à mon égard, sans le croire tout à fait. Dans le même temps un maire est un chef d’orchestre donc j’espère qu’il saura fédérer d’autres talents que les siens propres. Cette phobie, chez lui, de la verdure n’est d’ailleurs peut-être qu’à mes yeux un handicap car en Picardie il faut bien reconnaître que les excès passés (et encore bien présents bien qu’en recul) de la grande culture en matière de saccage de l’environnement ont profondément marqué les esprits : combien de jardiniers amateurs et de services des espaces verts ne connaissent-ils, dans nos communes, comme seul impératif que l’idée obsessionnelle et mortifère de « faire propre » ?
Donc j’espère qu’il saura s’entourer de jardiniers qui aient un peu écouté les conseils d’Alain Baraton , le matin, sur France Inter, et lu Gilles Clément, par exemple. Et je lui conseillerais volontiers quelques lectures pour s’initier au charme à préserver du Marais d’Isles, dans sa bonne ville : de Julien Gracq par exemple « les eaux étroites » et « la forme d’une ville ». Et qu’il ne s’inquiète pas trop, je ne suis pas électeur à Saint-Quentin !

mardi 11 mai 2010

10 mai 1940 Début de l'offensive allemande, le grand historien Marc Bloch est à Bohain-en-Vermandois, dans l'Aisne

Portrait de Marc Bloch, photo prise sans doute dans les dernières années de sa vie.
(il est fusillé à Lyon le 16 juin 1944 à la veille de la libération, il alors 58 ans)

La Picardie, le département de l'Aisne et la ville de Bohain s'honoreraient* de se souvenir de la grande et belle figure d'un des historiens les plus éminents du siècle passé, Marc Bloch (1886-1944). Au moment du déclenchement de l'offensive allemande, il y a 70 ans, le 10 mai 1940, il est à l'Etat-Major de la 1ère armée française qui, depuis l'automne 39, est "logé" à l'école de filles de Bohain-en-Vermandois.

C'est un engagé volontaire, il n'était pas mobilisable compte tenu de son âge, 53 ans, à la déclaration de guerre. Il a déjà fait toute la guerre de 14-18 dont il est sorti capitaine après avoir été cité 4 fois à l'ordre de l'armée et reçu la Croix de guerre.

Marc Bloch, photo non datée. Le numéro qui figure sur son képi
est celui du régiment d'infanterie où il a combattu en 14-18
Il a été affecté à la direction du service des carburants de l'armée la plus mécanisée du front, celle qui doit entrer en Belgique dès que les troupes allemandes y pénétreront. Curieuse affectation pour un intellectuel qui avait espéré être affecté comme officier de renseignement et de liaison avec l'armée anglaise ! La bureaucratie militaire signe, dans cette affectation, l'aveu des prolégomènes du désastre qui va suivre. Il remplit cependant avec compétence et minutie cette tâche d'organisation logistique si vitale pour une armée mécanisée vouée au mouvement. Son zèle et sa compétence seront cependant peu utiles à cette 1ère armée qui va être très vite prise au piège de l’encerclement dans la poche de Dunkerque d’où Marc Bloch parvient à s’embarquer, in extremis, pour l’Angleterre, pour retour immédiat au front via Cherbourg.

Aux armées comme dans le civil il est un intellectuel républicain passionnément engagé dans son époque « l’histoire – dira-t-il – se nourrit des questions du présent ». A Bohain où il a passé l’essentiel de la « drôle de guerre », il résiste à l’atmosphère émolliente de l’attente et d’une petite société d’Etat-Major où la compétence et la motivation ne surabondent pas, en mettant en jeu les qualités d’observation et d’analyse qu’il a développées dans son métier d’historien : « un historien –dit-il, en parlant de cette période – ne s’ennuie jamais ».

Il tirera de cette expérience, dès l’été 40, un texte qui est sans doute le diagnostic le plus pertinent des causes de la défaite. Sous le titre « L’étrange défaite » le livre ne sera publié qu’à la libération car il ne souhaitait pas le voir édité dans une France occupée. Dans ce livre il ne se contente pas d’analyser les causes militaires du désastre de 40, inadaptation de la stratégie, lenteur d’une bureaucratie militaire imbue de suffisance, incompétence du commandement, il réfléchit aussi et surtout aux faiblesses de la société française qui a produit cette machine de guerre inadaptée. Sur beaucoup de points son diagnostic reste d’ailleurs terriblement d’actualité. Ses développements sur le mode de cooptation et de sélection de nos « élites dirigeantes », sur les faiblesses et les valeurs de notre système éducatif, pourraient encore aujourd’hui inspirer des programmes audacieux de réforme.

Au moment de l’entrée en guerre il est sans doute l’historien médiéviste le plus remarquable de sa génération même si la Sorbonne, où ses origines « israélites » et sa pensée novatrice ne lui font pas que des amis, a tardé à promouvoir ses mérites.  En 1929 il a fondé, avec Lucien Febvre, la revue Les Annales d’histoire économique et sociale. C’est l’acte fondateur d’une école dite « des Annales » qui va renouveler profondément la recherche historique française et l’ouvrir au grand large du monde : l’histoire s’ouvre à l’anthropologie en s’intéressant aux mentalités,  à la sociologie en prenant en compte le jeu des acteurs sociaux,  à l’économie en interrogeant les cycles et ruptures de la vie économique,  à la dynamique spatiale des échanges et des assujettissements… pour dire bref, à une pratique interdisciplinaire de l’histoire. Cette école des Annales va devenir la filiation intellectuelle des historiens les plus remarquables de la génération suivante : Fernand Braudel (qui a beaucoup compté dans ma propre formation), Georges Duby, Jacques Le Goff, Le Roy Ladurie, en seront, parmi beaucoup d’autres. Elle donnera à la recherche historique française un prestige intellectuel de premier plan.

Marc Bloch est aussi une figure remarquable de la résistance au nazisme. En juin, déguisé en civil, il parvient à échapper à la capture et à rejoindre la « zone libre ». En octobre 40, il est déchu de son métier d’enseignant-chercheur par les premières lois antijuives de Vichy. Par exception « pour services exceptionnels rendus à la science » cette déchéance sera par la suite annulée par une mesure d’exception qui concerne une dizaine d’universitaires. Il enseigne alors à Clermont-Ferrand et à Montpellier tout en organisant pour « Combat » les premiers réseaux résistants du Languedoc. Il plonge ensuite dans la clandestinité avec le groupe « Francs tireurs » dans la région lyonnaise. Il est arrêté et torturé par la Gestapo à la prison de Montluc au printemps 44. Il est tiré de la prison pour être fusillé le 16 juin 1944 à quelques semaines de la libération qu’il sait proche. Il a ces mots de réconfort pour un très jeune homme qui fait partie du groupe promis au peloton d’exécution et qui pleure: « ils vont nous fusiller, n’aie pas peur, ils ne nous feront pas mal. Cela ira vite ».  
En épigraphe à « L’étrange défaite » il avait écrit cette citation du Polyeucte :
     « je ne hais point la vie et j’en aime l’image.
      Mais sans attachement qui sente l’esclavage »


* Depuis lors, la ville de Bohain a accepté la mise en place, à l'entrée de l'ancienne école de filles, rue Marcelin Berthelot, un panneau qui rappelle ce séjour de Marc Bloch

Conseils de lectures :
« L’étrange défaite » de Marc Bloch, collection folio-histoire
«L’histoire, la guerre, la résistance » par Marc Bloch (regroupe une bonne partie de ses écrits)
Collection Quarto – Ed Gallimard


En ce jour du 10 mai, et à 70 ans de distance, je pense aussi à mon père qui était, simple soldat, engagé volontaire lui aussi (il avait été réformé en 34 pour constitution fragile), et qui était sur le front près de Longwy, sur la frontière luxembourgeoise, ce jour là.  Il servait dans le 25 ème GRCA, un groupement de reconnaissance mobile assez fortement motorisé (c’était une innovation car la mobilité était alors rare dans l’armée française).

Cette unité devait s’opposer, en entrant au Luxembourg, à l’avance allemande, tandis que le gros des troupes restait à l’abri de la ligne Maginot. L’armée allemande pour protéger la course Est-Ouest de ses divisions blindées vers Sedan, leur opposa des troupes aguerries, nombreuses et lourdement armées et le 25 ème GRCA, unité légère, dut, au bout de trois jours de combat et en essuyant de lourdes pertes, se replier derrière la ligne Maginot.

Ce groupement sera ensuite envoyé sur le front de la Somme, de l’Aisne et de l’Oise et il fut à l’avant garde des combats lors de l’ultime offensive allemande dans le triangle Roye-Chauny-Pont-Sainte-Maxence où il sera décimé en couvrant la retraite du gros des troupes. Les survivants, dont mon père, parviendront à échapper à l’encerclement et à franchir la Loire. Mon père m’a laissé un journal de sa campagne de France, je le publierai peut-être, au fil des jours, sur ce blog.

vendredi 16 avril 2010

Rire de nos misères ou trembler à l'ombre des pouvoirs occultes ? Le vrai pouvoir des francs-maçons dans l'Aisne


Les francs maçons dans l'Aisne, un pouvoir occulte ? Couverture de l'édition régionale de l'Express

Il y a eu plusieurs âges de la franc-maçonnerie. Au 18ème, quand Mozart en était, dit-on, et j’aime beaucoup « la flûte enchantée » ou sa messe maçonnique, c’était le lieu où se retrouvaient toutes les élites réformatrices de l’époque des lumières qui ne supportaient plus l’absolutisme royal et les dogmes coulés dans le bronze. Ils tendaient vers une spiritualité laïque, pour les moins imaginatifs ça se réduisait à faire tourner les tables. Ils ne bouffaient pas encore du curé : c'aurait été de l’anthropophagie car qu’une bonne partie des loges était alors composée d’évêques et de chanoines (les bonnes sœurs et les curés de campagne pouvaient aller se faire rhabiller).

Sous la restauration et l’Empire (le second) la franc maçonnerie est surtout saint-simonienne : elle investit les bénéfices de l’industrie et du grand commerce dans la religion du progrès technique, des chemins de fer et de l’industrie lourde. Les évêques et les chanoines ont déserté les loges mais dans l’aventure coloniale francs maçons et missionnaires feront  plutôt bon ménage, sauf quand les curés se mettront à prôner le respect de l’indigène voire la décolonisation. Il y aura alors de la fâcherie dans l’air, et plus si affinités.

A la belle époque des années 1900, la franc-maçonnerie vire à l’anticléricalisme militant (tout en singeant les liturgies cléricales). Cette hostilité militante tient pour une part au fait que l’Eglise s’est alors enferrée dans des postures morales, sociales et politiques d’arrière garde mais aussi, chose moins dite, au fait qu’elle est soupçonnée de mollesse sentimentale par une gauche républicaine virile et patriote qui rêve de revanche et supporte mal de voir la gent féminine continuer à aller à vêpres. Les congrégations seront stigmatisées au moment (salutaire) de la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour des motifs aussi louches que les jésuites au 18ème : on leur reprochait officiellement leur hostilité au gallicanisme (la main mise de l’Etat sur la sphère religieuse) et officieusement les colons et les commerçants au long cour de la traite esclavagiste, supportaient surtout très mal leur internationalisme et leur défense des sociétés indigènes.

La guerre de 14-18 provoque une pause dans ces hostilités intérieures : le zèle que met l’Eglise à soutenir le moral des troupes  et à bénir les massacres de masse lui vaut un regain de respect même chez les francs-maçons. L’entre deux guerre ne sera pas une période faste pour la franc-maçonnerie bien qu’elle continue à fournir ou à fédérer une bonne partie des élites républicaines, notamment chez les radicaux.

Pétain n’a pas été réglo avec les frères dont un fort contigent, parlementaire, lui avait voté les pleins pouvoirs. Il en fait un de ses boucs émissaires favoris. Le fascisme d’inspiration païenne et nihiliste n’aimait pas les cléricatures fussent-elles laïques, il visait une mobilisation totalitaire des consciences, des énergies des imaginaires. Ils seront persécutés et parfois déportés. En moins grand nombre cependant que les Juifs, les Tziganes, les Slaves et les malades mentaux.

Après guerre ils auront un petit passage à vide mais de Gaulle leur fournira une figure à qui s’opposer : on le soupçonne d’être maurrassien, crypto royaliste, bigot. Et puis il a donné, c’était dans le programme du CNR, le droit de vote aux femmes ! Par décret signé à Alger de surcroît, un vrai dictateur ! Dans ma jeunesse j’ai entendu des directeurs de collèges ou de lycées qui portaient fier à leur boutonnière leur allégeance maçonnique dire, sans rire, que « de Gaulle avait donné le droit de vote aux femmes parce qu’elles votent comme le curé leur dit de voter ».  Ils admiraient aussi la virilité d’un Guy Mollet qui se fit élire sur un programme de paix en Algérie et y envoya le contingent pour des opérations qui – disait-il- n’étaient pas « de guerre ». On avait trouvé un nouveau mot qui était la « pacification » comme aujourd’hui on parle de « techniciens de surface » (les conséquences étaient plus lourdes). Les « frères » aimaient d’autant moins les curés, dans ces années là, qu’on en croisait pas mal au PSU.

Alors aujourd’hui on leur reproche leur clandestinité, une pratique de « boutique obscure », et, franchement elle ne me paraît pas plus patente que dans la plupart des groupuscules politiques, syndicaux ou professionnels. Personnellement j’y vois une sorte de groupuscule pour notables où se rencontrent une bonne partie du haut du panier de la classe politique et du monde économique. Ça a la même fonction qu’avait la cour sous Louis XIV, c’est un lieu de socialisation où les participants peuvent vérifier qu’ils se détestent mutuellement tout en s’accordant sur le fait qu’ils ne se feront pas de misères irrémédiables. C’est le lieu où se fixe sans doute une sorte d’ « éthos » de classe (comme disait Bourdieu), à ce titre c’est un espace de pacification, une fois passée l’épreuve des joutes électorales. Ne pas en être, quand on a quelque ambition locale, peut à l'occasion exposer à quelques désagréments : mon ami Daniel Dormion, ancien maire de Bohain et promoteur de la Maison Matisse, en a fait, à ses dépens,la bien cruelle expérience, par exemple.

Dans le pire des cas c’est le lieu des petits arrangements souterrains où se forge le respect mutuel et les frontières des territoires de pouvoir (mais ont-ils vraiment besoin de ça pour exister ?), dans nos provinces, entre les petits patrons du BTP, de la grande distribution, de l'agro-alimentaire, de nos autorités consulaires, et la classe politique. A ce niveau régional le grand patronat des industries d’armement, des médias et de la finance, ne sont pas dans le coup, leurs intérêts se jouent à un autre niveau. La franc-maçonnerie s’identifie donc surtout, ce me semble, à la République provinciale des notables.

On m’a proposé un temps d’en être : j’ai dit non, merci, ce n’est pas pour moi. C’était sans animosité et je ne le regrette pas, bien que ça aurait peut-être – allez savoir – fait avancer la cause de mon élection à l’Académie française ! Il vaut toujours mieux rire de nos misères que de faire pleurer son public. Et je vous souhaite d’en rire plutôt que de trembler à l’ombre des pouvoirs occultes.