Affichage des articles dont le libellé est utopie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est utopie. Afficher tous les articles

jeudi 12 janvier 2012

L'Europe, poêle à frire ?

© l'âne vert 2012

Non je n’ai pas dit « dessine toi une carte » en me préparant un petit frichti ce matin-là, début janvier.

Ce qui s’est dessiné au fond de ma poêle, et sur mon poële, m’a fait sourire plus que poiler, ou rire à gorge déplorée.

Cette petite Europe, avec son cœur jaune sur une mer noire, et sans étoiles, c’était comme un rêve éveillé, rien de prémédité.

Pour l’attache de ce cœur, pas d’erreur : entre plateaux à Langres et estuaires mosans, Wallonie, Parisis, roses de Picardie, parages du Nord Ouest, les prairies où je m’esbaudis … et m’égare à siffler les trains, goût des lointains. Une toponymie à l’écoute s’il pleut que je chéris et où l’homme n’est pas en sucre, fut-il candi. Et moins encore la femme qui, en ces pays cy sait tisser et festonner la dentelle des rêves dont les hardes se disent « clicotes ».

L’ai trouvée bien jolie cette petite Europe, en ses clicotes où les bretons jettent des ponts vers ibères et lusitaniens, peuples marins.

Bien facétieuse aussi d’avoir osé amarrer une petite Corse à la côte des basques.

Plutôt « hip – hop », et assez « swing » : voyez ce grand écart d’Italie à Espagnes où elle semble danser-courir-bondir,

S’enfuir ? Ah, ça se pourrait bien, avec ces bruits à l’est où hongre ne rit.

Assez rétrécie, aussi, avec ces Royaumes désunis, l’Irlande fière, l’Hellade notre mère, tous ces naves scandis qui semblent le large avoir pris.

Hamlet sans royaume, fallait le faire, la poêle à frire, pour un cartographe, c’est peut-être un peu trop militaire.

Arrière ! fond d’idées noires ! répudier le genre masculin qui de la poêle au poêle : « Drap mortuaire, grande pièce d’étoffe noire ou blanche dont on couvre le cercueil pendant les cérémonies funèbres. », dit le wiktionnaire.

Pourtant cela peut advenir, la vie est maladie mortelle, et les agences de rotation,  les rêves sombres de la peur, la nostalgie des gabelous et des gros bénéfices du change pour que rien ne change, la paix armée des tranchées mal refermées, y travaillent.

Si cela advenait, me ferais cartographe de toutes les contrebandes car, sur les cartes, les fleuves savent remonter à leurs sources. La « poêle à frire », c’est aussi un outil : pour ceux qui creusent et sculptent des trésors ? Pour les démineurs des lignes de fronts ?

Claude Harmelle - 11 janvier 2012

lundi 9 janvier 2012

Eva JOLY et Alain Lipietz invités à l'Atelier de l'Economie Sociale et Solidaire le 5 janvier 2012

Rectificatif : une erreur dans le titre de cet article et dans le générique des films : il faut lire "Labo de l'ESS" et non pas "Atelier de l'ESS"
Les commentaires et notes sur les autres intervenants ainsi que les références du Labo de l'ESS viendront dans les jours qui viennent. Vous pouvez déjà regarder les films.

bbbbb


cccc

mardi 10 mai 2011

Danielle Mitterrand le 10 mai 2011 à la manifestation devant l'Assemblée Nationale contre l'exploitation des gaz de schistes


Ma langue a fourché durant le tournage. Ce n'est pas sur mon blog mais sur le compte de l'âne vert sur facebook que j'avais annoncé hier (disons plutôt espéré), la présence de Danielle Mitterrand à la manifestation d'aujourd'hui devant l'Assemblée Nationale. A la vérité je ne savais rien d'autre que son engagement pour le partage solidaire d'une eau de qualité partout sur la planète et particulièrement partout où la marchandisation de l'eau et la folie des grands groupes miniers, chimiques, industriels, prive les plus pauvres de cette ressource de vie

Les commentaires et la suite filmée viendront dans les jours qui viennent....

mardi 3 mai 2011

Fête du 1er mai 2011 au Familistère Godin de Guise : deux moments d'éloquence sur l'obscénité du temps présent... et un moment de grâce

La Boétie et Michel Onfray étaient au programme de l'éloquence de Jean-Pierre Balligand pour un appel à l'insoumission qui résonnait comme un défi à l'obscénité de l'époque. Les comédiens de la Compagnie "Ici même" ont du se réjouir que cet appel vibrant n'ait pas été prononcé devant le public nombreux des festivités de l'après-midi mais devant le public plus restreint de l'inauguration, à une heure où les notables, qui savent "ce que parler veut dire" , sont plus nombreux dans l'assistance que les simples citoyens. En effet leur théâtre de l'invisible qui colle avec tant de pertinence aux oppressions du moment aurait pu les exposer à des malentendus cognitifs. Personnellement, par exemple, j'ai été un moment tenté, hypnotisé que j'étais par le réalisme de leurs arguments,  de taguer la maison modèle dont ils vantaient les mérites et été aussi quelque peu surpris et indigné de la curiosité presque polie avec laquelle le public semblait accueillir leur éloge d'un monde "enfin sans domicile fixe" et voué à un habitat aussi "innovant" qu'étriqué (5 m2 au sol pour un "quatre pièces" pour célibataire nomade !)

Devant les hautes façades du pavillon central du Familistère, une danseuse de la Compagnie Retouramont (direction Fabrice Guillot),dont j'aurais aimé vous dire le nom (introuvable sur les sites du Familistère et de la Cie) tisse les fils de nos rêves d'utopie avec une grâce et une légéreté qui défie les lois de nos pesanteurs :


Si j'en trouve le temps je mettrai un petit film plus développé sur le travail remarquable de la Compagnie "Ici même" lors de ce premier mai 2011.
Pour en savoir plus sur ces deux Compagnies :
http://www.icimeme.info/

http://www.retouramont.com/

vendredi 4 février 2011

Alexandrie, Le Caire, Paris, Thiérache, Tunisie : « dans ces moments de panique, écrivait Victor Hugo au cœur de la révolution de1848, je n’ai peur que de ceux qui ont peur ».

Ces jours derniers je relisais « Choses vues » de Victor Hugo pour des projets sur ce blog : ses voyages, les notations météorologiques contenues dans son journal. J’en étais arrivé à son récit sur la révolution de 1848 : ses prémices vues de la Chambre des Pairs et de l’Académie, puis la relation des événements au jour le jour par l’infatigable promeneux qu’il était ; et quel formidable journaliste ! Dans son journal on peut suivre aussi la genèse de l’écriture des Misérables, Jean Valjean n’a pas encore trouvé sa forme littéraire achevée : Hugo nomme son chantier d’écriture du moment « Jean Tréjean », la révolution de 1848 et l’exil avec les proscrits du coup d’Etat de « Napoléon le petit » lui donneront son souffle définitif.
 
En le lisant il m’arrivait de penser aux évènements de Tunisie et d’Egypte. Non que je croie naïvement à une répétition de l’histoire ; je sais d’expérience qu’elle bégaie, se contredit,  se répète, parfois, en farces bien dérisoires. Je me souviens que nous avons mis presque un siècle, après 1789 - combien de révolutions et de coups d’état ? - pour que la République advienne comme état de droit pérenne où l’utopie démocratique est l’horizon, toujours perfectible, d’un peuple souverain.
 
Ce que j’entends, ce que je lis c’est l’évidence d’une communauté de climats : les espoirs, les émotions, les peurs, les rumeurs que suscitent les révolutions chez ceux qui les commentent ou les vivent parcourent des cycles et des figures dont l’universalité est limitée aux ressorts les plus intimes de l’âme humaine : le courage, la peur, le talent, le déchaînement toujours possible des ressentiments, des roublardises, de la violence d’Etat, le désir inextinguible de liberté, l’invention difficile de cette liberté. Ont-elles lu « les Misérables » cette jeunesse et ces classes moyennes éduquées qui se révoltent aujourd’hui dans le monde arabe ? Je l ‘espère un peu follement, mais peu importe, elles n’ont sans doute pas besoin de chanter, ironiquement, comme nous le faisons « c’est la faute à Voltaire, c’est la faute à Rousseau ». L’univers des Misérables elles l’ont sous les yeux tous les jours et il nous revient aussi en force depuis quelques décennies, depuis qu’internationalisant leur empire et leurs comptes off-shore, les Thénardiers ont pris le large de leur petite auberge de Montfermeil. 
 
Leur visage aujourd’hui c’est par exemple, cette agence de notation dont une dépêche m’apprenait il y a trois ou quatre jours qu’elle «dégradait la note de la dette publique de l’Egypte » comme elle le faisait il y a peu pour la Grèce et l’Irlande. A qui le tour ? Le « business plan » (comme dit mon député) des taux usuraires est simple : élargir sans cesse le carnet d’adresse de la pauvreté et de la suspicion. Presque imparable sauf quand un peuple a le courage de décider, démocratiquement, de ne plus honorer les dettes de ses banques privées : on n’a pas assez salué, moi le premier, ce courage chez le petit peuple d’Islande. David contre Goliath, c’était pourtant biblique.
 
Je relis ce qu’écrivait Hugo en février 1848 :
« Je ne comprends pas qu’on ait peur du peuple souverain : le peuple, c’est nous tous ; c’est avoir peur de soi-même.
Quant à moi, depuis trois semaines, je les vois tous les jours de mon balcon, dans cette vieille place Royale qui eût mérité de garder son nom historique, je les vois calme, joyeux, bon, spirituel, quand je me mêle aux groupes, imposant quand il marche en colonnes, le fusil ou la pioche sur l’épaule, tambours et drapeau en tête. Je le vois, et je vous jure que je n’ai pas peur de lui.
Je lui ai parlé, un peu haut* sept fois dans ces deux jours. Dans ces moments de panique je n’ai peur que de ceux qui ont peur. »

Pour lire la suite cliquez ici (le texte est assez long et je ne veux pas décourager ceux qui butinent sur le blog

mardi 7 décembre 2010

Stupéfiant : Aisne tv change de banque !

Selon certaines rumeurs, non encore confirmées, un certain nombre de décideurs politiques du département, légèrement fatigués de servir régulièrement d'hommes sandwichs à la banque bien connue du monde agricole qui sponsorise depuis des années Aisne tv, auraient souhaité qu'Aisne tv change de sponsor. Verra-ton prochainement le Crédit Coopératif et la Banque Postale prendre le relai ? 
L'opportunité de l'ouverture d'une succursale du Crédit Coopératif, une des rares banques "éthiques" du paysage bancaire français, dans la ville du Familistère de Jean-Baptiste André Godin, est également évoquée. Ce serait une petite révolution quand on sait que cette banque éthique n'a actuellement qu'une seule agence en Picardie et le signe fort que l'utopie n'est pas seulement, à Guise, un objet de musée. L'âne vert s'associe bien volontiers à ces perspectives en espérant qu'il ne s'agit pas d'effets d'annonce.
Remarquons que nos informateurs n'ont pas, pour l'instant, souhaité s'exprimer officiellement sur le sujet.

Notons que ces informations de l'âne vert ne sont sponsorisées ni par le Crédit Coopératif, ni par la Banque Postale.
Pour le Crédit Coopératif notez que même en l'absence d'agence dans votre ville il est très facile d'y ouvrir un compte (lisez le message laissé par Colette à ce sujet)

jeudi 21 octobre 2010

A Guise, ville du Familistère Godin, manifestation du 19 octobre pour les retraites


Manifestation du 19 octobre, à l'initiative des syndicats de métallos en grève de la ville de Guise (Godin, Majencia) contre la réforme des retraites promue, sans négociation ni concertation, par le gouvernement Sarkozy. La manifestation qui salue au passage Jean-Baptiste André Godin et son utopie, est rejointe par une partie des lycéens et des habitants de la ville. 500 manifestants c'est du jamais vu, de mémoire d'homme (et de femme), dans cette ville de 6000 habitants, depuis 1968. Le reportage photographique est de Michel Mahieux. La bande son, "la grève de l'orchestre" par l'orchestre de Ray Ventura et ses collégiens,  est empruntée à un CD de chansons de l'époque du Front Populaire édité par Frémeaux & associés. Je vous recommande ces deux CD, un régal de bonne humeur pour l'oreille ! Et c'est un éditeur qui fait un travail magnifique.

mardi 5 octobre 2010

Comment se procurer le supplément de Libération sur le Familistère de Guise et Jean-Baptiste André Godin, non distribué en province ?

Supplément gratuit distribué en Ile-de-France par le journal Libération le jeudi 30 septembre 
sur le Familistère de Guise

Plusieurs amis, sachant que j'étais à Paris à la fin de la semaine passée, m'ont demandé de leur procurer ce supplément gratuit distribué le  30 octobre par le journal, uniquement en Ile-de-France. Je l'ai fait bien volontiers car je sais d'expérience que les kiosquiers conservent assez souvent quelques jours ces suppléments qu'ils ne sont pas forcément tenus de retourner comme invendus puisqu'ils sont gratuits.
J'ai aussi constaté qu'une rumeur courrait dans l'Aisne que Libération n'avait pas fait son travail en ne diffusant pas ce supplément hors de la région parisienne. J'ai fait une petite enquête à ce sujet et il se révèle que cette rumeur est infondée. Tout d'abord ce supplément remarquable de 80 pages n'est pas une production rédactionnelle de Libération. C'est une production du Conseil Général de l'Aisne qui a simplement acheté un espace de diffusion à Libération et la décision de limiter cette diffusion à la région Ile-de-France est un choix (sans doute budgétaire) du seul département. Comme cette affaire fait beaucoup de bruit, si j'en crois les courriels que je reçois à ce sujet, il me semble équitable de dire ce qu'il en est. Libération reconnaît avoir commis un impair en n'annonçant pas cette diffusion restreinte dans le petit encart annonçant cette parution au début de la semaine dernière, ce qui a suscité semble-t-il pas mal de frustrations ...et cette rumeur qui désigne Libération comme bouc émissaire.


On me dit à Libération que l'afflux des demandes est tel que le département de l'Aisne a décidé d'envoyer gracieusement cette brochure à tous ceux qui en font la demande par courriel à l'adresse électronique suivante :
missionfamilistere@cg02.fr

Postscriptum : le service du Conseil Général qui est l'éditeur de cette brochure me prie, ce que je fais bien volontiers, d'ajouter les précisions suivantes : Cette publication sera mise à disposition des habitants de l’Aisne en différents lieux d’ici une quinzaine de jours.
On pourra la trouver dans les CIPAS, dans trente bibliothèques du département grâce au concours de la Bibliothèque départementale de prêt, dans les OTSI de Laon, Saint-Quentin et Thiérache, au Familistère de Guise (cela va de soi), à la Caverne du Dragon-Musée du Chemin des Dames. La logistique est en cours : liste complète d’ici peu sur le site
www.aisne.com <
http://www.aisne.com/>

mardi 29 juin 2010

1er mai au Familistère Godin de Guise : un moment de grâce



Durant les festivités du 1er mai 2010 au Familistère Godin à Guise j'ai filmé un petit moment de grâce que je vous donne à voir. Durant 2 minutes la Compagnie "Fanfare Ballet" joue et danse autour d'un jeune enfant dans sa poussette. Profitant de l'état d'extase général on peut apercevoir qu'un piquepoquette, déguisé en tambour de ville, en profite pour voler la tortue de l'enfant. Mais la police veille au grain car ce tort tue. Un vigilant, lui même déguisé en danseur, parvient à récupérer la tortue et la rend à l'enfant. Le chef de gare (pourtant il n'y plus de gare à Guise depuis belle lurette) - ou le régisseur ? - interrompt ce moment de bonheur, qu'on aurait aimé voir se prolonger un peu, par une annonce incompréhensible (c'était peut-être un chef de gare ouzbek, que vous semble de l'idiome qu'il ahâne ?).

Ce signal semble le point de départ d'une chasse à courre, s'agit-il de tenter de rattraper le piquepoquette qu'on croit apercevoir s'enfuyant ?

Remercions "Fanfare Ballet" d'avoir ressuscité, le temps d'un premier mai, l'atmosphère de l'ancien pouponnat fondé par Godin au Familistère de Guise.  Et comme, c'est bien connu, on arrête très facilement le progrès en toutes choses (surtout  en celles qui sont utiles), notons qu'il n'existe plus, depuis la fin de l'utopie Godin, ni crèche, ni halte garderie, ni bien entendu de pouponnat à Guise, faut pas rêver !

Remercions les aussi pour ce moment de grâce dans une programmation des festivités du 1er mai au Familistère trop souvent vouée à la dérision et à la fuite du sens  à travers des spectacles de rue incongrus où une bonne part des artistes engagés semblent n’avoir aucune compréhension des lieux et peu d’interaction avec le public.
Pour compléter cette contribution, cliquez :  ici

mardi 22 juin 2010

Mondial de foot : acheter au bruit du canon et vendre au bruit du clairon ?

Je lis ce matin que les rats quittent le navire, les sponsors de l’Equipe de France dont je parlais hier, retirent tous leurs logos des maillots des joueurs. Tout d’abord ils devraient éviter de lire mon blog qui n’a pas le sérieux de leurs enjeux. Et puis se souvenir que le cœur de leurs métiers c’est quand même d’acheter au bruit du canon et de vendre au bruit du clairon et d’orchestrer au bon tempo ces deux instruments. Ils auront l’air malin si, ce soir, l’équipe de France, retrouvant le panache de sa jeunesse, le goût du jeu collectif et de la coopération à la Godin (j’ai lu dans le journal que l’équipe était désormais en autogestion et ça me les a rendu tout de suite plus sympathiques), fait un match flamboyant. Je ne connais rien au foot à cause d’un instit qui nous alignait sous le préau et nous tirait dans la tronche pour s’entraîner (l’inspecteur d’Académie qui l’avait recruté un peu légèrement dirigeait le club de foot local), et des dimanches de colle à l’internat où l’on me traînait dans des stades où il faisait si froid (les terribles hiver des années 50, quand l’abbé Pierre parlait à la radio), mais je peux imaginer qu’avec tout ce qu’on leur a mis dans la tronche, ils peuvent avoir fabriqué une sacrée dose d’adrénaline.
Pourvu qu'ils se souviennent que c'est du jeu. Tiens je vais aller mettre un cierge à Saint-Antoine !

Granville : Concert à la vapeur

lundi 17 mai 2010

Choses vues aux alentours du Familistère Godin à Guise (Aisne)

Aujourd'hui à Guise, aux portes même du projet Utopia, et jusque dans le périmètre de l'ancien Familistère de Jean-Baptiste André Godin (pavillon Landrecies), prospèrent les marchands de sommeil tandis que la déshérence s'étend au coeur même de la ville ancienne. Peut-on produire du sens, sur un projet de lieu de mémoire ambitieux sur l'oeuvre de Godin, lui qui fonda sa réflexion sur cette misère ouvrière et urbaine de son temps, sans règler ce problème ?  C'est la question que je pose depuis plusieurs années, à l'occasion des inaugurations et festivités qui se tiennent au Familistère, aux politiques qui ont la bonté de m'écouter. Invariablement il m'est répondu "on s'en occupe". Mais comme les choses perdurent j'entends de plus en plus ce "on s'en occupe" sur le ton de "circule, y rien à voir". Et bien aujourd'hui à travers ce reportage photo, il y a à voir ! Et il y a à voir ce que les journaux, les guides et les discours officiels négligent le plus souvent de nous montrer. Oser regarder la vérité du présent, c'est peut-être le début de la solution, c'est mon espoir en mettant en ligne ce reportage.

Sur la bande son vous pouvez entendre la voix de Michel Bouquet disant un texte de Victor Hugo, "Choses vues". C'est un extrait d'un double CD édité par la Bibliothèque sonore, Ed Frémeaux&associés.
 Dans "Etudes sociales n°5" Godin écrivait ceci : "La question de l'habitation ouvrière est depuis longtemps à l'examen. Mais, jusqu'ici, on s'est en est occupé beaucoup moins au point de vue du bien être et de l'amélioration du sort de l'ouvrier, qu'au point de vue des avantages qui devaient en ressortir pour les capitaux engagés dans ces sortes d'entreprises.... La parcimonie dans l'étude des plans a été la conséquence de ces considérations : l'idée préconçue d'un revenu direct et immédiat de ces maisons d'ouvriers, excluait un but social...Les préjugés s'entassent à l'envi pour faire de la maison ouvrière le contraire de ce qu'elle doit être; tout est calculé pour construire des quartiers refuges de misère et de pauvreté..". Voila, il écrivait ça il y a plus d'un siècle (bientôt 1-1/2), c'est toujours d'actualité et les bailleurs sociaux comme les marchands de sommeil se donnent la main pour que ça dure encore un bon moment.
Ajout hiver 2011 : un éminent famillistèrien, Monsieur Patte, m'a signalé récemment une erreur sur le montage audiovisuel. Les photos du Familistère Landrecies qui sont dans le reportage ne représentent pas ce bâtiment (qui ne semble pas aux mains de marchands de sommeil bien qu'il soit assez dégradé) mais un bâtiment qui lui ressemble et qui est un peu plus haut dans la même rue, pratiquement en face de l'usine Godin. Monsieur Patte me dit que les famillistériens appelaient ce bâtiment "Le familistère Gallet". Est-ce par anti-phrase ou faisait-il partie d'un périmètre tardif du Familistère ? Monsieur Patte m'a confirmé qu'il est bien aux mains d'un marchand de sommeil.
Par ailleurs les choses semblent bouger à Guise. Est-ce le résultat de l'audience de ce reportage ? Il semble que le Vieux moulin que l'on voit aussi dans le reportage a été récemment acheté par la ville de Guise pour être démoli. 
Au printemps prochain je ferai le point sur ce blog sur la question des marchands de sommeil et de l'habitat dégradé à Guise

lundi 3 mai 2010

Festivités du 1er mai 2010 au Familistère de Guise : l'actualité de Jean-Baptiste-André Godin par Jean-Pierre Balligand (extrait du discours inaugural des festivités)

Aujourd'hui je serai bref, je suis en déplacement en Belgique pour soutenir le moral de ceux, de tous les bords, qui détestent les barbelés aux frontières linguistiques. Avant de partir j'ai eu le temps de filmer Jean-Pierre Balligand aux festivités du 1er mai au Familistère de Guise. Je vous livre le meilleur de son discours inaugural, le moment où il parle de l'actualité de l'œuvre de Jean-Baptiste André Godin, écoutez le.

Il y a quelques jours j'avais écrit une petite contribution du même tonneau (ah Dieu que tonnelier est un beau métier! Quand j'étais gosse et qu'il tonnait dans le ciel, les soirs d'orage, ma grand-mère disait "c'est le bon dieu qui remue ses tonneaux") sur le blog d'Emmanuel Mousset où je me risque parfois à écrire... Je vous reparlerai du Familistère quand je rentrerai de Belgique. Pour l'heure en pensant à la Grèce à ce qu'elle nous a apporté (l'idée de l'Europe et de la Démocratie, ce n'est pas rien), j'ai très mal à l'Europe et j'ai été plutôt heureux que Balligand rappelle ces choses et d'où vient le mal en ce 1er mai 2010.