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lundi 30 juin 2014

Un jardin de belles vagabondes à la Cité de l'immigration (Palais de la Porte Dorée) - une création de l'artiste Liliana Motta

Pour celles et ceux qui ont raté l'invitation de la semaine passée, un des charmes de la rencontre avec les auteur(e)s du n°82 de Chimères (la revue) aura été, outre les tables rondes de libre conversation organisées par Anne Querrien (merci à elle et à la patiente et rhizomatique énergie qu'elle déploie en toutes choses) et les auteur(e)s qui se sont prêté(e)s au jeu, la redécouverte de ce lieu dont je n'avais que des souvenirs lointains (images de l'ancien musée des colonies, puis des Arts africains et océaniens). Et surtout, grâce à la présence de Liliane Motta, co-auteure du numéro de "Chimères" sur "l'herbe", découverte et visite de la luxuriance nomade qu'elle a su créer en ce jardin qui mérite une visite pour tou(te)s ceux (celles) resté(e)s proches des charmes des sentiers rêveurs et néanmoins savants des écoles buissonnières.
J'ai trouvé pour vous sur internet une vidéo où Liliane Motta parle de ce jardin. Les images sont anciennes et le jardin a déployé depuis lors une luxuriance, des parfums de mille et une nuits, une palette de riches couleurs, qui ne sont encore que promesses sur ces premières images. Quelques recoins de ce jardin, en dehors des visites de groupe thématiques, ne sont pas entièrement ouverts au public, mais si vous êtes des sautes ruisseaux respectueux et discrets des incursions furtives dans ces parties protégées paraissent possibles.

Un jardin pour le Palais de la Porte Dorée... par cite_histoire_immigration

jeudi 26 juin 2014

L'herbe, dans la revue Chimères (vient de paraître), l'âne vert s'y ébroue

 Couverture du N°82 de la revue Chimères (vient de paraître)
Un article de l'âne vert (Claude Harmelle) dans le numéro 82 de la revue Chimères (Editions ÉRÈS). Le titre est un ver de René Char : "Jadis, l'herbe était bonne aux fous et hostile au bourreau".
Beaucoup d'autres contributions à lire dans ce numéro de Chimères :
http://www.editions-eres.com/parutions/psychanalyse/chimeres/p3367-herbe-l-.htm
Et puis pour ceux (celles) qui seront à Paris le dimanche 29 juin (2014) une invitation :

La Rédaction de la revue Chimères et les éditions érès vous invitent
à la présentation du numéro 82 : 
L’herbe
coordonné par Anne Querrien, avec le concours de Marco Candore

Dimanche 29 Juin de 15h à 18h au Palais de la Porte dorée (Cité de l'immigration)
Salle du Forum ou dans le jardin selon la météo– Entrée libre
293 avenue Daumesnil Paris 12ème



mercredi 18 avril 2012

Thiérache : vers un bocage peau de chagrin ?

Que faire face à ce constat ? L'âne vert s'associe bien volontiers et co-signe la tribune libre qui suit
Vers un bocage peau de chagrin ?


Le bocage et ses haies vives qui est le paysage que nous aimons, façonné au fil des siècles par des générations d’herbagers producteurs de la merveille de Maroilles, le bocage thiérachien se réduit à vitesse accélérée, chacun le constate, et les chiffres des recensements de l’agriculture le confirment.
En dix ans la Thiérache a perdu près de 300 exploitations agricoles, pour l’essentiel des producteurs de lait. En vingt ans les surfaces de prairies herbagères ont reculé de plus de 53% dans l’Aisne, pendant que le nombre d’exploitations laitières chutait de 68% et que le cheptel de vaches laitières, malgré l’augmentation de la taille des troupeaux, reculait de 36%. C’est en Thiérache dont ce fut longtemps la spécialisation identitaire que ces reculs se sont faits pour l’essentiel.

A l’origine de ces bouleversements :
- très souvent le découragement des producteurs de lait dont la production n’est pas rémunérée à la hauteur du travail sans temps morts qu’elle exige
- la pression sur le foncier des filières agricoles plus rémunératrices sur le court terme, l’abandon des régulations de marché qui assuraient des prix planchers aux producteurs et rendaient possibles, en maîtrisant le foncier, des ambitions d’aménagement du territoire et de valorisation de nos paysages.
- l’insuffisance des aides publiques à développer, autour du lait et de l’industrie des produits laitiers, des labels de qualité et de terroir, des filières à haute valeur ajoutée, des circuits courts
- l’insuffisance encore de la reconnaissance publique de la contribution des herbagers, quand ils ne font pas de l’élevage en batterie, à la préservation de la biodiversité, à la protection des sols, au ralentissement du ruissellement des eaux dans les périodes de crue, à la préservation des zones humides, au développement de la filière bois pour le chauffage et la reconstitution des sols.

Si ces tendances lourdes se prolongent encore une ou deux décennies on peut craindre pour demain un bocage qui se réduirait aux vallées de nos rivières, à une étroite lisière des forêts du Nouvion et de Saint-Michel ; et une filière bois, dans le nord de l’Aisne, définitivement sinistrée. Bien entendu les subventions qui encouragent la plantation de haies sur le territoire sont un palliatif partiel, mais il ne sera jamais à la hauteur des dizaines d’hectares de prairie humides et de haies bocagères livrées aux labours chaque année depuis des décennies.

Pour relever tous ces défis, la vie politique de nos pays a besoin d’hommes et de femmes pour qui l’écologie ne soit pas une matière à option, claironnée le temps d’une campagne électorale, et vite rangée au rang des accessoires.
C’est pourquoi nous soutenons la candidature d’Eva Joly dont l’engagement, aux côtés de José Bové, est totale :
- pour une agriculture paysanne de qualité respectueuse de la biodiversité et protectrice des ressources si nécessaires à la vie que sont l’eau, les forêts, les zones humides, les zones de bocage, les insectes pollinisateurs
- pour des circuits courts à valeur ajoutée entre producteurs et consommateurs, pour l’approvisionnement en bio des cantines scolaires
- pour la promotion de labels de qualité et d’origine contrôlée assortis de cahier des charges transparents, pour une alimentation saine et une vigilance sans relâche sur les lobbys des grands groupes chimiques et semenciers (OGM, brevetage du vivant) dont les profits se font trop souvent au détriment de la santé publique.
- pour des pratiques d’élevage respectant l’animal et le consommateur et une reconversion progressive au bio des techniques culturales.
-pour une régulation internationale des prix agricoles garantissant une juste rémunération aux producteurs, pour une régulation du foncier agricole et une aide aux initiatives associatives favorisant l’installation de jeunes agriculteurs
- pour une équité et une solidarité territoriale garantes d’un accès aux services publics et de proximité dans les zones rurales délaissées.

Liste des 24 signataires, merci à eux :
 

Aurélien Wéry, des jeunes écologistes
Bertrand JEANDEL, EELV
Brigitte FOURNIE-TURQUIN, conseillère municipale à Laon
Christian SYLVESTRE. candidat Europe Ecologie les Verts dans la 3ème circonscription de l’Aisne
Claire JULLION, ardennaise bocagère
Claude HARMELLE, sociologue
Evangelia RALLI, Ribemont
François BRAILLON, paysan retraité
François TURQUIN,
François VATIN
François VEILLERETTE. conseiller régional Picardie
Gabrielle ELIAS, jardinière de Bohéries
Gérard BALITOUT, conseiller municipal délégué, Hirson
Jacques MAHIEUX, musicien rural
Jean-Jacques FIN, maraîcher bio à Laon
Jean-Marc KUPECKI, retraité
Jean-Paul MEURET, historien de la Thiérache, diplômé de l’EHESS
José MEURICE, maire adjoint de Watigny
Marie-Claude MALLEVERGNE
Marie-Françoise VERHOOG, chargée d’études en environnement
Marie-Reine DUFRETEL
Michèle CAHU, conseillère régionale Picardie
Nora AHMED-ALI, conseillère municipale à Saint-Quentin, secrétaire du GAL Nord de l’Aisne d’Europe Ecologie les Verts
Roel VERHOOG

mercredi 13 avril 2011

Cigognes et pipistrelles, font-elles le printemps ? Trois cigognes filmées autour d'un pigeonnier, à l'heure bleue, un soir d'avril



Ballade du soir à l’abbaye cistercienne de Bohéries à l’heure bleue. Trois cigognes volent autour du pigeonnier. L’une se pose au sommet de la lucarne. Les deux autres ne trouvent pas de perchoir et disparaissent derrière le pigeonnier. Les pipistrelles, qui sont les petites chauves-souris des zones humides, font un vol de reconnaissance. L’effraie des clochers, dont le pigeonnier est le nichoir, tente un vol d’intimidation.
Puis la cigogne s’envole et rejoint ses compagnes. Je n’ai pas vu de cigogne depuis que j’allais, gamin, en colo dans les Vosges et en Alsace, mais je l’ai tout de suite reconnue.
Film tourné le 11 avril 2011 (je donne cette précision pour les ornithologues statisticiens)

Les oiseaux migrateurs sont priés de ne pas oublier les deux évènements suivants :

Le PRINCE TRAVESTI de Marivaux le vendredi 15 avril (voir le billet précédent)

et, pour les oiseaux musiciens et néanmoins migrateurs :

Scène Ouverte à Etréaupont le samedi 16 avril :




vendredi 30 avril 2010

Le chant des abeilles, écoutez un ami apiculteur : Jean-Claude Mittelman. (retour du débat à Saint-Quentin sur le film de Coline Serreau : Solutions locales pour un désordre global )


C'est une trouvaille sur la toile de mon épouse qui aime les artistes qui nous font entendre la musique du monde sur des radios comme arte radio ou silenceradio. Il y a quelques jours elle m'a trouvé sur la toile un petit bijou : un reportage sur un ami de jeunesse devenu apiculteur et réalisé par son fils ; Samuel Mittelman. Si vous cliquez sur la petite abeille ci dessous vous pourrez écouter ce document sonore remarquable. Faites le à un moment où vous avez du temps devant vous car ce n'est pas un court-métrage. Rien ne vous empêche aussi de commencer par en écouter un petit bout. Comme c'est une radio qui ne fait pas dans la réclame elle vous laissera le temps de respirer et de butiner à votre convenance.

J'ai pensé à vous faire partager ce moment en rentrant, hier soir, d'une projection débat à Saint-Quentin autour du documentaire de Coline Serreau : "Solutions locales pour un désordre global". Débat qui était animé par Emmanuel Mousset en présence de personnalités de l'Ecologie Politique picarde.

Je vous ai fait l'éloge, il y a quelques semaines, d'un film qui lui est proche: "Le temps des grâces" de Dominique Marchais. On retrouve dans le film de Coline Serreau une partie des intervenants du "temps des grâces" et notamment le couple Bourguignon si remarquablement attentif à la question de la destruction et de la régénération des sols. Le film de Coline Serreau a disposé de moyens de production importants ce qui lui a permis de développer son sujet notamment en Inde, au Brésil  et en Afrique d'où elle a ramené des témoignages remarquables. Son film m'a beaucoup appris sur la guerre sans merci des grands groupes semenciers pour accaparer et détruire la biodiversité et assujettir la paysannerie mondiale à son économie mortifère. On y voit aussi les résistances qui s'esquissent  et l'inventaire des coopérateurs qui opposent la culture, la conservation et le partage  des variétés anciennes, à cette industrie de mort est très convaincant, comme l'exposé de leurs difficultés et de leurs espoirs. C'est une partie du film qui m'a beaucoup fait penser à mon épouse, inlassable glaneuse et partageuse des graines qu'elle récolte dans notre jardin, de préférence sur les plantes locales et sauvages. Le film est très attentif justement au rôle primordial des femmes; dans les civilisations agraires, dans la gestion de ces semences et avec quelle brutalité elles en sont aujourd'hui dépossédées.
Alors oui allez voir ce film, mais allez voir aussi "Le temps des grâces" qui paradoxalement remplit mieux le programme qu'annonçait le titre du film de Coline Serreau ; "solutions locales..." parce qu'il donne davantage la parole aux agriculteurs qui nous sont les plus proches. Le film de Dominique Marchais a aussi la qualité d'être par certains aspects moins manichéen parce que la dénonciation des coupables (certes fort utile) y est moins présente que la réflexion sur "comment nous en sommes arrivés là" et "que faire".

Un jeune agriculteur de Thiérache qui a lu mon billet sur "le temps des grâces" fait son affaire d'organiser en juin une projection de ce film à Vervins, je vous en donnerai des nouvelles.

lundi 1 février 2010

On ne se méfie jamais assez des belles caucasiennes !

 
Une grande berce du Caucase

Article publié suite un appel à la délation et à l’éradication de la berce du Caucase dans l'Aisne Nouvelle 15 février 2008 par Mr Borel de l'antenne Picarde du CBNBL. Cet article est toujours d'actualité car l'œuvre d'éradication se poursuit. A la suite d'une séance d'information (3 personnes présentes) l'été dernier dans ma commune une opération commando d'éradication dans un jardin privé proche de la mairie s'est déroulée sur un massif de berces datant d'une décennie, massif parfaitement géré par le propriétaire de ce jardin, sans incident aucun depuis 10ans. Les journaux régionaux relatent chaque fois ces opérations et contribuent à affoler les populations. Le maire de ma commune avait accepté cette séance "d'information" après s'être fait traité de "lâche inconscient" en réunion de Conseil Municipal !
 
J'ai lu avec intérêt l'article que vous avez suscité dans l'Aisne Nouvelle sur la Berce du Caucase. On ne se méfie jamais assez de ce qui vient du Caucase (et des nomades), et sur ce point le Président Poutine qui les poursuit "jusque dans les chiottes" (comme il dit) nous a très certainement montré la voie. J'en connais une dizaine(de ces caucasiennes) dans un périmètre de deux à trois kilomètres autour de notre site mais j'hésite à les dénoncer. Avons-nous des garanties sérieuses d'anonymat ? (On a bien vu qu'après l'occupation des délateurs se sont fait pincer par la résistance car les officines policières ont une fâcheuse tendance à tenir des dossiers bien rangés).

D'autant que même dans nos villages de Picardie des résistants qui ont entendu à la radio l'appel de Gilles Clément (Le jardin planétaire, Le jardin en mouvement : http://www.gillesclement.com) rodent la nuit dans ce qu'il nous reste de forêts, de bosquets, de haies, de prairies humides ou de simples friches en multipliant et protégeant toutes sortes d'herbes folles ou nomades. Un enfant d'un village voisin m'a dit récemment que son instituteur leur apprenait qu’il est facile de limiter l'extension de la berce en supprimant les inflorescences fanées avant la maturation complète et la chute des graines et que, dans les lieux accessibles au public, il était prudent de signaler les irritations qu'elles peuvent produire durant l'été. Voilà un type qui n'a pas lu votre article, et on se demande ce que fait Monsieur de Robien ! On m'a même signalé la naissance d'un "Front de Libération des Chardons" qui brave l'autorité de nos arrêtés municipaux et de nos gardes champêtres.

J'espère que Monsieur Sarkozy a été prévenu et que le lobby betteravier va mettre à votre disposition les moyens puissants d'éradication dont il dispose. Il semblerait aussi, que détournant les dispositions récentes de la loi anti-tabac, des individus fument en cachette dans des lieux publics des feuilles de berce du Caucase (grand bien leur fasse).

Après avoir lu l'article de l'Aisne Nouvelle, j'ai relu quelques ouvrages de botanique et de mycologie (pour continuer à dormir la nuit, j'évite pour l'instant les traités de zoologie, de biologie, sans parler des insectes...etc), quel cauchemar, Monsieur Borel, la nature est vraiment diabolique et la vie, semble-t-il, une maladie horriblement mortelle !

J'espère, Monsieur, que votre organisme recrute en masse car le travail est immense et je ne suis pas sûr que l'addition de nos phobies suffira à ce grand ouvrage de nettoyage de la planète (notons qu'en Picardie nous avons quand même une bonne longueur d'avance sur beaucoup de contrées encore ensauvagées et les petits sumos qui prolifèrent désormais dans nos cours de récréation témoignent avec éloquence de la contribution de la betterave sucrière à la vitalité de notre région, comme au recul des espèces nomades).

Il semble que sur Mars et dans la Lune les anciens habitants ont parfaitement réussi votre grand oeuvre d'éradication. Je comprends dès lors pourquoi tant de nos contemporains rêvent de s'y installer : toutes les photos publiées semblent indiquer que dans ces contrées c'est parfaitement net : on n'y note pas même trace de la moindre moisissure. Quel repos ce doit être pour l'esprit !
En conclusion permettez-moi une petite citation de René Char (je la tiens du Père René Courtois, fondateur du jardin des simples de l'abbaye de Vauclair, dans l’Aisne) :

"Jadis l'herbe connaissait mille secrets qui ne se divisaient pas.
Elle était la providence des visages baignés de larmes.
Elle incantait les animaux et donnait asile à l'erreur.
Jadis l'herbe était bonne aux fous et hostile au bourreau"

                                                                         René Char

lundi 25 mai 2009

Affluence record en Thiérache, les belles dames sont de sortie


Dimanche en fin de matinée les habitants notre hameau ont été intrigués par un afflux soudain de belles visiteuses. Des dizaines de milliers de papillons tachetés orange et noir arrivent en vol serré depuis le plein sud et foncent droit sur notre maison. Ils escaladent avec grande vélocité le toit d’ardoise et filent vers le nord dans la prairie de l’étang où ils batifolent un temps autour des consoudes et des chardons, semble-t-il pour y faire quelques provisions de route, avant de repartir plein nord dans un vol rectiligne. Le flux est continu, régulier, rien à voir avec les papillons autochtones qui ordinairement batifolent dans la lumière et les fleurs sauvages abondantes en cette saison, dans un mouvement brownien, sans orientation précise. Cela dure jusqu’à la fin du jour en une longue procession qui de désempare à aucun moment. Ces papillons semblent attirés par les zones les plus ensoleillées et les plus chaudes des prairies. Le fils d'un de nos voisins parle de papillons migrateurs, il suggère de nom de “monarque”. L’idée d’une invasion de sans-papiers papillonnant et défiant les lois de Mr Besson (Ministre de la République en charge de la “chose”), soulève l’incrédulité générale. Personne, dans le hameau, n’avait imaginé de si frêles bestioles abonnées au vol au long cour, on leur supposait une existence brève dans des espaces limités et éphémères. 

Une rapide recherche sur internet dément bientôt ces préjugés : il s’agirait bel et bien d’un papillon migrateur et ce n’est pas le “monarque” qui est un papillon migrateur américano-mexicain mais d’un papillon migrateur nommé “la Belle Dame”, en latin “vanessa cardui” ou “vanesse du chardon” (du nom de la plante dont se nourrit sa chenille). En Rhône-Alpes on signale cette année une migration exceptionnelle, un coup de fil en Belgique nous apprend que la Radio-Télévision-Belge-Francophone signale aussi des passages exceptionnels chez nos voisins du Nord. C’est un papillon qui chaque année migre depuis l’Afrique du Nord (et notamment du Maroc), franchit le détroit de Gibraltar, et fonce par temps ensoleillé (nécessaire à son vol car il a le sang froid) vers le grand nord où il va pondre. C’est un voyage sans retour : les nouveaux nés feront le chemin inverse à l’automne et le cycle recommencera l’année suivante. Deux grand routes sont connues : l’une passe par le Portugal et l’Espagne, c’est sans doute de cette route que viennent nos éphémères visiteurs. Une autre route, plus à l’Est, passe par la Sardaigne, la Corse et la vallée du Rhône. Ces bestioles dont l’envergure ne dépasse pas 6 à 7 centimètres sont capables de parcourir des distances de 3000 à 4000 kilomètres, ce qui est assez stupéfiant. Les compagnies aériennes et les pétroliers ont du souci à se faire ! On les signale, pour la ponte, jusqu’au cercle polaire.

La dernière grande migration remarquée par les entomologistes remonte à 1996. Cette année on signale de partout que la migration est très exceptionnelle et ce dimanche en Thiérache, c’était bien l’évidence. Dans la grande prairie au nord on pouvait voir des dizaines de milliers de ces individus brouter le végétal pour recharger leurs batteries. On se demande ce que fait la police de Monsieur Besson !