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lundi 30 mai 2011

Une lettre du peintre Henri Matisse sur la situation ferroviaire au Cateau-Cambrésis qui abrite le Musée Matisse et où la SNCF veut supprimer l'arrêt des trains intercités

Le 25 mai 2011 nous étions nombreux, élus, amis de Matisse, simples citoyens venus du Cambrésis et du Nord de l'Aisne pour entendre Matisse évoquer ses souvenirs ferroviaires dans la ville où il est né et pour faire entendre à la direction de la SNCF que son projet de supprimer l'arrêt au Cateau des trains intercités : "pire qu'une erreur, c'est une faute" comme l'a écrit Matisse dans une lettre posthume et dont vous entendrez la lecture sur ce film.

Ce projet de la SNCF qui procède d'une politique générale de déménagement du territoire (qui se souvient que nous avons eu des Ministres de l'Aménagement du Territoire ?) est caractéristique de la déshérence où est tenu le monde rural et les petites villes et plus particulièrement la desserte ferroviaire sur la ligne Paris-Maubeuge qui fut, il n'y a pas si longtemps, un des grands axes ferroviaires européens (Paris-Berlin-Moscou, Paris-Copenhague, Paris-Bruxelles-Amsterdam). Progressivement, pour "rabattre" sur les trains Thalys, l'offre a été réduite à des Paris-Liège, puis à des Paris-Namur. Aujourd'hui Maubeuge est un "cul de sac" ferroviaire, plus un train de voyageur intercités ne passe une frontière dont on nous avait annoncé la disparition. Bientôt, cela semble même programmé par la SNCF, ce ne sera plus Maubeuge mais Saint-Quentin qui sera tête de ligne pour des dessertes intercités cadencées.
La défense de cet arrêt au Cateau devrait mobiliser au delà du Cambrésis car une ligne de cœur, dont on peut espérer qu'elle devienne un jour prochain une véritable route touristique, unit Le Cateau au nord-est de la Picardie. Matisse en effet est né au Cateau mais il a aussi passé sa jeunesse à Bohain (qui abrite la "Maison Matisse", étudié à Saint-Quentin, habité un temps à Lesquielles-Saint-Germain où il a peint de nombreux tableaux ainsi qu'à Vadencourt&Bohéries. Nous étions trop peu nombreux, les picards, le 25 mai, pour manifester cette solidarité et ce lien de cœur qui nous lie à l'œuvre et à la vie de Matisse. J'espère que si d'autres rendez-vous sont nécessaires dans cette lutte nous ne nous contenterons pas d'une présence symbolique.
J'ai déjà tenté d'alerter sur ces questions dans un précédent billet et j'ai été impressionné par la qualité et la pugnacité de la mobilisation autour du Cateau. Au cours de cette manifestation j'ai pensé bien entendu au problème, si proche quant au contexte général de "déménagement du territoire", de la fermeture du canal de la Sambre à l'Oise depuis plus de cinq ans à hauteur de la Thiérache (ponts canaux non réparés), ce qui a manqué sur ce dossier c'est certainement ce qui a été réussi au Cateau et non advenu en Thiérache, soit la mobilisation de l'ensemble des élus régionaux en soutien aux communes et aux populations riveraines. C'est ce qu'il faudrait sans doute tenter à nouveau de réussir en s'inspirant de l'exemple du Cateau tant il apparaît évident que les espoirs soulevés par le rapport Verdeau apparaissent aujourd'hui obsolètes. Deux années ont passé sans qu'aucune solution soit en vue.
En écoutant la lettre posthume de Matisse au Cateau, j'ai aussi repensé à la lettre que Robert-Louis Stevenson nous a envoyée il y a deux ans où il rappelait son voyage de 1876 sur les canaux et rivières du Nord de la France et son soutien à ceux qui réclamaient la réouverture de ce canal. Ceux qui l'ont pas lue ou l'ont oubliée peuvent la trouver dans les archives de ce blog en cliquant ici.

mardi 18 janvier 2011

Inondation, effondrement des berges du canal de la Sambre à l'Oise, déshérence des services publics en Thiérache

La chronique de la déshérence des services publics dans la haute vallée de l'Oise, en Thiérache, égrène sa froide et répétitive banalité. Durant la récente inondation les berges du canal de la Sambre à l'Oise se sont effondrées, comme il était bien prévisible (voir nos chroniques précédentes en cliquant sur "canal sambre" dans la liste des mots clés dans la colonne de droite) à proximité du pont-canal de Vadencourt. Fuite sans doute insignifiante compte tenu de l'ampleur de l'inondation me direz-vous, un peu d'eau et de boue ajoutées à niveau déjà exceptionnel. Mais il y a boue et boue, le limon de la rivière en crue peut être fertilisant pour les prairies de fond de vallée (dans les maisons c'est une autre histoire), mais qu'en est-il des boues du canal ? Nul de sait si une analyse de leur toxicité a été entreprise, par exemple.
Cerise sur le gâteau les services départementaux de l'équipement n'ont pas trouvé le loisir de flécher un itinéraire de délestage (une déviation) pour les camions ou voyageurs de long-cours sur la départementale 960 (une ancienne nationale) coupée pendant 3 jours à hauteur de Vadencourt et les inondés, en sus de leurs petits soucis, ont du tirer d'affaire de nombreux égarés. Les GPS ne connaissent pas les inondations ! Seuls les services municipaux de Vadencourt se sont mobilisés pour poser des panneaux interdisant le passage.
Une petite note positive cependant : la retenue de Proisy a fonctionné cette fois (en décembre on avait négligé, semble-t-il, d'activer le clapet : les crues moyennes semblent peu intéresser les décideurs qui doivent vivre sur les hauteurs). Elle a sans doute écrêté la crue d'environ 20 centimètres et Guise a sans doute évité d'égaler l'étiage de la crue de 1993. On est sans nouvelle du projet de retenue en amont d'Hirson mais on peut espérer que le niveau de crue qu'a connu Hirson désarmera les lobbies qui s'opposent à ce projet. Dans tous les cas les légendes et rumeurs ont la vie dure : j'ai encore entendu des esprits d'habitude raisonnables soutenir au comptoir des cafés que ces retenues sont faites pour protéger Paris ! Le rappel que l'Oise se jette dans la Seine à Conflans-Sainte-Honorine, soit très en aval de Paris ne suffit pas à désarmer cet argumentaire dont l'imaginaire, on l'aura compris, n'a rien de géographique.
 Brèche dans le Canal de la Sambre à l'Oise à Vadencourt - Photo Association Canal Set

Et puis une note d'humour involontaire sur le site internet de VNF :  si vous tapez "sambre oise" sur le moteur de recherche de ce site vous tomberez sur la suggestion d'itinéraire suivante :
"Chauny - Maubeuge 
Balade sur le canal de la Sambre à l’Oise avec notamment le franchissement de nombreuses écluses, de pont-canaux et ponts tournants manuels Au départ de Chauny, vous serez au cœur du trafic plaisancier de la Picardie, où plusieurs voies se croisent. Une halte à La Fère et son château s’impose. L’écluse Hachette près de Maroilles et l’usine élévatoire de Locquignol, valent le voyage avant l’arrivée dans la ville de Maubeuge fortifiée par Vauban 
- 121 kilometres
- 49 ecluses
- 30 heures environ"
Notez que le canal est fermé depuis bientôt 5 ans et que le délai de "réservation" pour cette ballade n'est pas précisé ! VNF, en outre, ne semble pas avoir lu le livre si charmant que Robert-Louis Stevenson a consacré à cet itinéraire ("Voyage sur les canaux et rivières du Nord de la France")
Dernière heure (samedi 22 janvier 2011) : ce matin je constate sur le site de VNF que la description de l'itinéraire a été supprimée depuis sa publication sur l'âne vert. Par contre il ne semble pas que VNF fêtera ses vingt ans sur le canal de la Sambre à l'Oise, aucune nouvelle sur le site hors le fait que l'avis de fermeture à la navigation va bientôt arriver à  péremption.  Il a déjà été réédité en 2008 car l'avis initial de février 2006 n'était plus pérenne (il n'est d'ailleurs plus visible en archive). VNF teste sans doute, en Thiérache de l'Aisne, la possibilité d'une inscription de son patrimoine au livre des records : la plus longue fermeture de son l'histoire de la navigation fluviale. On peut aussi apercevoir sur le site de VNF un film "ludique et décalé" qui donne à penser que seule la musique semble en mesure de réveiller les énergies de VNF. Le film commence par une scène - un aveu ? - où le personnel de VNF est figé, statufié ou endormi, immobilisé sans doute par on ne sait quelle baguette magique : une sirène (la "pincoya" peut-être que j'ai déjà croisée dans ma jeunesse à Chiloé au Chili ?) de passage dans les bureaux du nouveau siège ? C'est peut-être le moment de sortir nos orphéons !


  Le Canal de la Sambre à l'Oise à Vadencourt après rupture de la berge- Photo Association Canal Set
  Brèche dans le Canal de la Sambre à l'Oise à Vadencourt - Photo Association Canal Set
Pour toute information complémentaire et soutiens: Association Canal Set (défense du canal)  c/o Francine KIMPE - 02510 IRON Tel 03 23 60 45 16

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jeudi 13 mai 2010

Une date à retenir : 1er juin projection du film "Le Temps des grâces" de Dominique Marchais à Vervins

J'ai parlé de ce film il y a quelques semaines sur ce blog, ne ratez pas ce ciné-débat : le mardi 1° juin 2010 au cinéma de VERVINS à 20h, autour du film documentaire « le temps des grâces » organisée par le CMR de l'Aisne (Chrétiens dans le monde rural). A la suite de la projection, le débat sera animé par Lucien BOURGEOIS (Ancien Directeur du service Economie de l’APCA). 
Vous pouvez lire (ou relire) ce que j'en ai dit en cliquant sur  : 
et 

vendredi 26 mars 2010

Le temps des grâces, le film de Dominique Marchais


Un petit séjour à Paris m'a permis de voir ce film magnifique. Il est bien rare que le cinéma nous offre un tel condensé d'intelligence, de réflexion calme, d'images fortes, et réunisse une telle distribution d'hommes et de femmes si passionnants à écouter dans leur courage à tenter de comprendre d'où nous venons et où nous allons dans ce rural profond ou périurbain où la déshérence de l'action publique est si profonde, dans un temps qui ne connaît plus que la rapacité des lobbies du court terme.
Quelques régions (aucune au nord de l'Ile-de-France) ont aidé à la production de ce film et aucun acteur du PAF. Ce serait une belle et bien utile chose que des projections de ce film soient organisées à l'usage de nos assemblées régionales (et de leurs gros bataillons d'experts et de techniciens) fraîchement élues.
Je devine que ce sera un film difficile à voir en Picardie et encore plus en Thiérache.
Raison pour laquelle je vais tenter dans les mois qui viennent d'en organiser une projection publique où je vous convierai.
Pour en savoir plus cliquez sur le lien qui suit (si ça ne marche pas, recopiez le dans la fenêtre de votre navigateur), vous aurez accès à la bande annonce, à des extraits du film, à son dossier de presse.

http://www.capricci.fr/fiche.php?id_film=12&page=pro