J'ai vu ce film cet hiver, qui m'a bouleversé, j'en ai parlé sur des blogs amis mais j'ai oublié de vous en parler. Je ne mesurais pas bien alors ce que le poids de l'oubli et les émotions sans lendemain peuvent avoir de paralysant. Il est urgent, ce me semble de nous souvenir qu'il est écrit au fronton de nos mairies et de nos écoles "Liberté Egalité Fraternité". Les colères nécessaires ne doivent pas paralyser l'urgence de nos solidarités. Ce matin je suis tombé par hasard, à un péage, sur un traquenard à "gens du voyage", j'ai partagé mon déjeuner avec eux et leur ai souri, c'était peu, juste la moindre des choses.
Depuis juillet l'âne vert se souvient de plus en plus souvent qu'il a été gens du voyage et il aspire à partager son pré ou faire un bout de chemin avec ses semblables. Ceux qui me lisent et ont des idées plus claires sur "que faire", sont les bienvenus sur ce blog.
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G. Flaubert, lettre à G. Sand, 12 juin 1867 (Correspondance, éd. de la Pléiade tome 5, pp. 653-654)
"(...) Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. — Voilà la troisième fois que j’en vois — Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols — Et j’ai entendu de jolis mots à la Prud’homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre.C’est la haine que l’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète — Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère — Il est vrai que beaucoup de choses m’exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. (…) »
Merci Claudine, je vais relire Flaubert que je n'ai pas lu depuis bien longtemps. En ce moment je lis avec beaucoup de plaisir la correspondance de Virginia Woolf
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