Paris 1900 : Le Centre Georges Pompidou ou Centre Beaubourg, avant sa rénovation © Ane Vert
Notons qu'avant sa première rénovation, seuls étaient admis au Centre Beaubourg, les chevaux, les cavaliers qui les montaient, et les palefreniers qui leur prodiguaient le picotin et leur lustraient le poil.
Le Centre Beaubourg, rebaptisé Centre Georges Pompidou lors de sa première rénovation des années 1970 par les architectes Piano et Rogers, a été rénové une deuxième fois au cours des années 1995-1999.
Notons aussi que depuis cette seconde rénovation la rampe d'accès, devenue escalator, qui avait libéralement été intégrée à l'espace public parisien durant une vingtaine d'années, n'est plus librement accessible aux chevaux comme au public, un péage a été instauré qui tient à l'écart les flâneurs, les promeneux, comme les petits curieux.
Dans le même temps, car un progrès en appelle toujours d'autres, forcément plus bouleversants, le grand hall du rez-de-chaussée a été réaménagé en hall d'aérogare capable d'abriter les filles d'attente d'un public nombreux et enthousiaste. Mais curieusement, en raison des mesures de sécurité et de l'étancheïté désormais instituée entre la BPI et le reste du centre (on ne mélange pas l'Art et les scribouillards) ce hall a été vidé de cette fonction de salle d'attente : les queues souvent monstrueuses, et quel que soit la météo (grand froid, pluie, cagnard), se font à l'extérieur : sur le parvis pour le Musée, rue Beaubourg pour la BPI.
On notera aussi au crédit de cette seconde rénovation la disparition de la grande fosse centrale qui, dans le hall, accueillait des évènements plastiques et oeuvres de grande taille pour la joie première (et gratuite !) des visiteurs. On ne sait trop si la disparition de la grande Nana de Niki de Saint-Phalle, que le Musée d'Art Moderne a "égarée" dans ces années là est liée à cette réorganisation-marchandisation du Centre Georges Pompidou. S'agissait-il en fait d'une évasion ?
Notons enfin que ces innovations ont reçu l'aval d'une palette assez large de décideurs politiques : initialement mises en œuvre sous les gouvernements Balladur et Jupé, elles furent inaugurées, sans qu'elle y trouva à redire, par Madame Catherine Tasca (gouvernement Jospin).
Nota bene : le lecteur aura compris qu'il s'agit d'un gag. La photo, trouvée dans une revue populaire d'avant 14-18 représente l'écurie à chevaux d'une unité de la police d'une ville allemande (dont j'ai oublié le nom). Ce bâtiment avait retenu l'attention du rédacteur comme innovation architecturale. Remarquons que la structure de cette écurie ressemble beaucoup (les matériaux en moins) à celle du Centre Georges Pompidou. J'aimerais savoir si Piano et Rogers ont vu cette image ou s'ils l'ont "ré-inventée" ?
jeudi 8 avril 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Vous oubliez une chose monsieur l'âne, c'est la grande misère des bibliothèques universitaires en France. Il en découle que la BPI est envahie par des étudiants qui cherchent moins des livres qu'un coin de table pour travailler. Je fréquent la BPI depuis longtemps et je vois que très peu de ces étudiants vont chercher des livres dans les rayons. Le résultat ce sont des queues monstrueuses comme vous le dites sur le trottoir de la rue du Renard. Il est bien vrai que depuis la rénovation nous sommes moins bien traités que les chevaux d'autrefois. Le modèle dysneilland s'est installé partout et je regrette comme vous le Centre d'avant 1995.
Le GAG EST MAGNIFIQUE !!
Pour la BPI je vous trouve un peu exagéré, j'y ai vu beaucoup de livres sur les tables. Pour l'escalator bravo pour vos remarques. Une visite récente dans le grand hall m'a aussi fait remarquer les prix hallucinants qui sont pratiqués à la boutique que tenait autrefois le CCI et qui est maintenant concédée au Printemps.
Nos décideurs politiques se lamentent souvent sur la fréquentation trop élitaire de nos grandes institutions culturelles. Il me semble qu'une petite visite à la boutique du Printemps les dispenserait des frais de nombreuses études sur le pourquoi et le comment le populo ne fréquente plus nos musées !
J'allais crier au mensonge avant de voir la nota bene. Merci pour ce gag !
Enregistrer un commentaire